Paris et sa région ont enregistré une baisse d’un million de visiteurs entre janvier et août 2016. Face à cette chute, les mesures des pouvoirs publics restent obsolètes et inefficaces. Entre la timide ouverture au travail dominical de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et la proposition de Valérie Pécresse d’engager des stagiaires, on est loin du compte. La région consacrera au total plus de 23 M€ au secteur en 2017.
Les étudiants ne veulent pas être « volontaires de tourisme »
C’est la nouvelle invention de Valérie Pécresse (photo), présidente « Les Républicains » (le parti de Nicolas Sarkozy) de la région Île-de-France : un plan visant à employer des jeunes dans le cadre de stages sous l’appellation « volontaire de tourisme ». Les étudiants en question seraient payés 250 € pour deux semaines à guider les touristes. Coût : 1 M€.
Une proposition qui ne plaît pas aux syndicats étudiants, qui ont réagi en affirmant que des emplois précaires ne sont en rien des expériences formatrices : « Les stages sont un outil pédagogique et non un moyen d’avoir de la main-d’œuvre exploitable […] 15 jours d’expérience, ça ne valorise pas tellement son CV ». D’autant que « les stages doivent être en lien avec sa formation. Mis à part les écoles de tourisme, je ne vois pas à qui cela peut être profitable ».
Autre proposition, un peu plus utile cette fois : créer un « CityPass », titre unique d’accès aux transports et aux sites touristiques. Pour le reste, toujours rien de très concret : changer le terme anxiogène d’état d’urgence pour le remplacer par « état de haute sécurité » (sic).
Travail du dimanche
Reniant sa promesse de campagne, Anne Hidalgo, dans sa grande bienveillance, à décidé d’accorder douze dimanches par an à ses citoyens commerçants. En France, il reste en effet inconcevable de laisser les gens décider de la façon dont ils veulent travailler.
Il serait pourtant plus logique de laisser les commerçants s’organiser comme ils le veulent pour répondre au mieux aux attentes des consommateurs et donc, des touristes.
Chute du tourisme : des causes multiples
Il est évident que les attentats et le risque sécuritaire sont pour beaucoup dans la chute du tourisme en France. Face à ce problème, il y a peu de choses que les pouvoirs publics peuvent davantage mettre en œuvre. C’est un travail qui se fait en amont et il est d’autant plus difficile de communiquer sur le travail antiterroriste. Mais prétendre que le pays est sûr alors qu’on maintient l’état d’urgence envoie un message brouillé.
Néanmoins, il ne faudrait pas oublier les autres problèmes qui nuisent gravement – et peut-être tout autant que la menace terroriste – à l’image de la France : grèves des poubelles à Paris, raffineries bloquées au point que la Grande-Bretagne déconseillait à ses ressortissants de venir en France, manifestations avec violence, des touristes chinois et japonais qui se font détrousser, avions cloués au sol … Ce sont toutes ces images qui affaiblissent l’attractivité du pays alors que les visiteurs étrangers ont besoin de sérénité.
Investir à bon escient
Tous ces problèmes ne peuvent pas détruire le potentiel immense de la France qui reste malgré tout le pays le plus visité au monde grâce à son patrimoine immense et varié.
Ce dont la France a besoin, ce sont des investissements importants pour la professionnalisation du secteur et la réalisation de grandes structures à vocation internationale. Pour résorber cette crise structurelle, les pouvoirs publics, en plus d’accroître la sécurisation des grands sites, feraient mieux d’attirer les investisseurs plutôt que de dépenser l’argent du contribuable à mauvais escient.