Reformbnb en première ligne face au logement touristique « alternatif »

L’économie de partage est devenue une économie de prédation. La phrase n’est pas de moi, elle est de Ian Brossat, adjoint à la Mairiee de Paris, en charge de logement. Il parlait lors du forum de Reformbnb : une association réunissant hôteliers, professionnels du tourisme et pouvoirs publics, venus de plusieurs coins du monde, pour échanger sur ce fléau que constitue le “logement alternatif”.

Nous dénoncions dans Pagtour ce phénomène économique il y a déjà de nombreuses années, puisque nous avions bien vu que ces logements dits alternatifs, se prétendant destinés à une nouvelle clientèle totalement différente de celle des hôtels traditionnels, allaient finir par exploser dans les villes touristiques, fréquentées essentiellement par une clientèle étrangère jeune, dont le seul mode de réservation est internet, le seul outils le téléphone portable, et le seul argument le prix.

Ce forum s’est tenu à Paris, après un premier à New-York en 2018, un second à Barcelone en 2019, et un autre “en distanciel ou en virtuel” en 2020. Le prochain se tiendra à Tokyo. Avec toujours le même objectif : mettre fin à l’hôtellerie clandestine, et pour être clair et transparent, osons le dire : mettre fin à la location par des particuliers (parfois plus tellement “particuliers”) sur les plateformes du type AirBnB et Booking.com. Ces deux réseaux de vente ont d’ailleurs écopé d’une amende de 9 millions d’euros de la seule mairie de Paris !  

Le but est d’envoyer à ces opérateurs un message fort : responsabiliser à la fois le loueur et la plateforme, afin de réguler le secteur. Pour le moment, ces plateformes n’ont quasiment pas de responsabilités, puisqu’elles sont considérées comme des facilitateurs entre un loueur de logement et un client. Le but est donc – entre autres – de donner à ces plateformes le statut d’éditeur de contenu, ce qui les rendrait responsables de toutes les offres publiées.  

Un autre moyen d’action serait d’obliger le loueur à afficher clairement son identité. Si cela n’est pas fait, la situation va devenir intenable dans beaucoup de villes. À Biarritz par exemple, le prix des logements a augmenté de 60% en quelques années. Les Sables d’Olonne voient leur population passer de 45.000 habitants en basse saison à plus de 200.000 en été, avec 66% de résidences secondaires dans la ville.  

Les membres de cette association, Reformbnb, s’attaquent à forte partie ; mais maintenant ils sont devenus une association internationale, regroupant toutes les grandes villes qui subissent ce phénomène économique, et cela leur donnera évidemment bien plus de poids.

Marc Dans avec Hôtellerie & Restauration 

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