Aux Pays-Bas, le gouvernement de coalition – sous pression de sa composante écologique, l’Etat néerlandais est actionnaire majoritaire de l’aéroport de Schiphol – ne cache pas sa satisfaction : la Cour d’appel d’Amsterdam a décidé ces jours-ci de l’autoriser à réduire de 500 000 à 460 000 le nombre de vols annuels maximum sur la plateforme. Objectif de l’initative : limiter les émissions de CO2 et les nuisances sonores.
La décision de la Cour d’Appel est un camouflet pour plusieurs compagnies aériennes – et notamment KLM – opposées à cette décision. Un tribunal de Haarlem leur avait en effet donné raison il y a quelques semaines, estimant que l’«éxécutif » avait enfreint les règles de l’Union européenne sur la consultation des parties prenantes.
L’aéroport de Schiphol peut donc prévoir, comme annoncé en avril, de poursuivre les interdictions de vols de nuit, des jets privés et des avions les plus bruyants.
L’aéroport de Bruxelles ne prend visiblement pas la même direction. Il a certes renforcé, depuis avril dernier, ses taxes sur les avions les plus polluants et bruyants. Et Brussels Airport Company s’emploie surtout à réduire ses propres émissions (notre article du 12 juillet dernier).
Mais Brussels Airlines a pour sa part réagi à la proposition d’interdiction des vols de nuit (de 23h à 6h du matin, à partir d’octobre 2024) du ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet, la jugeant « inacceptable du point de vue de l’aviation« . Dorothea von Boxberg, depuis peu la patronne de la compagnie aérienne, a déclaré comprendre les préoccupations des riverains, mais souhaité que des mesures plus progressives soient prises. Elle a en effet tenu à rappeler que Brussels Airlines s’équipait elle aussi d’avions plus propres et moins bruyants (notamment des A320Neo), et que l’aéroport était « un moteur de prospérité : il crée beaucoup d’emplois, assure de nombreuses liaisons, fait venir des gens qui veulent travailler ici, etc. Nous devons également en tenir compte ».
VDM