IATA, qualifiée par un de ses membres, le Président de Qatar Airways, d’ « organisation mafieuse » demande « à genoux » aux voyageurs et aux agences de voyages d’accepter les avoirs émis illégalement par ses membres. (voir l’interview d’Alexandre de Juniac dans l’emission « Good Morning Business » du 15 juillet, à partir de 6mn35)
C’est quand même un peu fort !
Alexandre de Juniac, en tenant ces propos, soutient le comportement délictueux de nombreuses compagnies et assume le risque de complicité de banqueroute dans le cas où un des membres de IATA ne serait pas en mesure d’honorer les avoirs émis.
Il n’ignore certainement pas que, contrairement à la charité, la solidarité qu’il invoque exige un minimum de réciprocité :
• Les entreprises du voyage sont solidaires des compagnies aériennes, maillons essentiels de notre écosystème mais le fait que les compagnies leurs transfère le coût de traitement des avoirs, estimé à 50 € par EMD, est loin d’être une preuve de réciprocité dans la solidarité.
• Au cœur de la crise du Covid, au mépris de la solidarité la plus élémentaire, IATA ne s’est pas privée d’augmenter les garanties financières d’agences qui n’émettaient plus de billets.
• Lorsque, avant la crise du Covid, nous demandions avec insistance à IATA de mettre en place une garantie financière des compagnies* réciproque à celle exigée des agences de voyages, Alexandre de Juniac nous répondait « circulez, y a rien à voir » avec une condescendance hautaine et rigide.
La position à genoux, à laquelle IATA n’est pas habituée, en est d’autant plus inconfortable et source de courbatures. Elle peut faciliter l’introspection, premier pas vers le repentir.
*Dans le seul cas du dépôt de bilan d’Aigle Azur, les billets émis non volés (BENU) représentaient plus de 40 millions d’€.
Jean-Pierre MAS