Le monde des croisières explose. Les capacités et le nombre de bateaux ne font qu’augmenter. Pas une semaine ne passe sans l’annonce de la construction de tel navire plus luxueux que l’autre et j’en passe.
Une question s’impose : le véritable luxe sur un navire de 1.000 personnes est-il comparable avec celui d’une capacité de 150 personnes ?
Les armateurs vous convaincront avec leurs arguments respectifs que la qualité des services ne change pas quel que soit le nombre de passagers. Ouais. Sauf que durant les escales, les plus petits tonnages auront plus d’accès directs vers des points moins accessibles, alors que les plus grands tonnages devront faire des navettes pour débarquer leurs clients.
Et ceci n’est qu’un exemple
J’ose comparer l’industrie des croisières à celle de l’aérien. Elle pratique aussi le Yield Management, certains proposent des prix d’accroche comme font les low-costs, même s’ils détestent la comparaison, ils doivent négocier leurs droits de trafics ou horaires d’arrivées vers les points d’attaches, et j’en passe.
Mais qui est le vrai régulateur ou législateur de l’industrie maritime ? Beaucoup diront que c’est l’institution CLIA qui s’occupe de tout cela. Dont les armateurs européens se disputent la présidence par pays et zones d’ailleurs, pour avoir une force de lobbying.
Correct a première vue, mais il existe une autre institution toute puissante: L’IMO ou International Maritime Organization (OMI). C’est une institution des Nations Unies spécialisée dans les questions maritimes, qui existe depuis 1948. Elle compte, à fin 2017, 172 membres et 3 membres associés.
5 comités sont actifs dans l’organisation : la sécurité maritime, la protection du milieu marin, le juridique, la coopération technique, et celui de la simplification des formalités. Une Assemblée de tous les États se tient tous les 2 ans, un Conseil de 40 membres élus dirige les travaux pour 2 ans. Un Secrétaire Général est élu pour 4 ans, et les effectifs de l’IMO sont d’environ 300 fonctionnaires internationaux.
C’est dire le sérieux de l’organisme
Il va sans dire que la pollution maritime, la vétusté de certains navires et surtout la sécurité en mer en général font partie intégrante des discussions et travaux. En plus l’industrie maritime est régie par une convention internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer, le SOLAS ( Safety Of Life At Seas) visant à définir les diverses normes.
Vous savez au moins maintenant qui fait quoi. En bref l’IMO est un peu l’IATA du maritime. Lorsque vous prendrez votre prochain bateau vous vous poserez déjà d’autres questions que celles qui consistent à simplement « subir » un Safety drill qui a lieu au début de chaque croisière. Bon vent !