Nous avons sélectionné ici quelques événements liés au tourisme dont on a beaucoup parlé en 2019. Il est à parier que ceux-ci auront un impact certain dans l’industrie du tourisme au-delà de 2020 !
L’incroyable faillite de Thomas Cook
L’industrie a vu l’une de ces entreprises qui, en raison de son prestige et de son chiffre d’affaires, semblait indestructible.
Thomas Cook était un groupe qui possédait plusieurs voyagistes, cinq compagnies aériennes, sept marques d’hôtels dont certains en pleine propriété, et un réseau de milliers d’agences. Le coup de grâce est arrivé le 23 Septembre 2019.
On ne reviendra pas sur les multiples raisons mais les conséquences auront un impact sur l’avenir. Les clients et fournisseurs vont être plus vigilants sur la solidité des voyagistes.
TUI, notamment, profitera du vide laissé par Thomas Cook mais, le groupe allemand va devoir accélérer sa digitalisation et donc ses ventes directes. Enfin, il faudra sûrement suivre en France l’évolution du groupe Marietton. Laurent Abitbol en aura fait le premier groupe de tourisme en France.
Le transport aérien a vu disparaître au moins 23 compagnies aériennes
Si dans l’ensemble, les grandes compagnies aériennes en Europe et aux Etats-Unis restent profitables, les plus petites ont été fragilisées. Les faillites les plus retentissantes : Jet Airways en Inde, Wow Air en Islande mais celles qui nous ont le plus marquées : XL Airways et Aigle Azur.
Aucune compagnie n’est à l’abri d’une faillite. Si le groupe Lufthansa ou IAG se sont renforcés, Air France-KLM est aujourd’hui relativement isolé en Europe. Les consommateurs et les professionnels réclament une meilleure protection contre les faillites des compagnies aériennes.
La Crise chez Boeing
Le 737 MAX qui devait être le fer de lance du constructeur américain est cloué sur le tarmac depuis Mars 2019.
De plus, sa production est totalement paralysée. Les pertes économiques sont gigantesques non seulement pour Boeing mais également pour les compagnies aériennes qui devaient rajeunir leur flotte et ouvrir de nouvelles destinations.
L’image de Boeing est écornée. La concurrence avec Airbus s’est traduite par la volonté de construire trop rapidement cet appareil et de minimiser les risques. La FAA a également perdu de son aura. Il va falloir encore du temps pour rétablir la confiance. Les passagers risquent bientôt de ne pas voir afficher le type exact de l’appareil qui les transporte.
La honte de voler et la protection de l’environnement
Le mouvement, symbolisé par Greta Thunberg, a peut-être fait sourire mais il a largement marqué les débats sur l’avenir du secteur touristique. La protection de l’environnement est un phénomène qui a pris de l’ampleur et les conséquences ne sont pas négligeables.
Les principaux acteurs du tourisme doivent désormais démontrer leur participation à la réduction de CO². Le transport aérien est concerné tout comme le secteur hôtelier mais également celui des voyagistes.
Air France, par exemple, a pris l’engagement de réduire de 50 % ses émissions de CO² d’ici 2030. Le transporteur affirme compenser 100 % des émissions de CO² en France métropolitaine. Via un organisme, Air France participe à des projets de reforestation, de préservation de la biodiversité ou de transition énergétique.
Des professionnels français, comme Salaün Holidays ou le groupe Voyageur du Monde, ont pris une longueur d’avance sur le sujet. Cependant, certains voyagistes, adhérents à l’ATR (Agir pour un tourisme Durable), devraient le mettre en avant sur leur site s’ils sont convaincus. Si nous avons pu le voir chez Asia, n’avons rien vu par exemple chez Kappa Club (NG Travel).
Le surtourisme en première ligne
En 2019, on a beaucoup parlé du « surtourisme ». On voyage davantage : le nombre de touristes augmente bien plus vite que la population mondiale, et bien au-delà des prévisions officielles. Venise, Barcelone, Amsterdam, Dubrovnik … étouffent sous un flot continu de touristes.
Les raisons sont multiples. Les compagnies low-cost sont partout. En complément de Booking ou Hotel.com, Airbnb est un véritable succès. Les habitants en arrivent à être chassés des centres-villes !
On oublie souvent que les réseaux sociaux peuvent expliquer une partie du phénomène. Même s’ils n’y restent que quelques heures, le temps de prendre des photos, 40 % des 18-34 ans choisiraient d’abord et avant tout le lieu de leur prochain voyage en fonction d’Instagram (enquête Schofields) ou de TikTok (qui fait une sacrée percée) … avec un taux d’engagement dix fois supérieur à Facebook.
A cause de leur succès, les croisières sont visées pour leur impact environnemental
La Cruise Lines International Association (CLIA) avaient indiqué une augmentation du nombre de croisiéristes. En 2018, nous en étions à 28,5 millions en progression de 7% par rapport à 2017.
Pour l’année 2019, il faut s’attendre à des chiffres aussi importants. CLIA note que l’âge moyen d’un croisiériste est de 47 ans.
L’image des croisières avec uniquement des retraités ou des jeunes mariés est à bannir ! Il est évident que ce succès n’est pas apprécié par tout le monde, malgré le fait que les bateaux de croisières ne représentent que moins de 1 % du trafic maritime mondial.
Les compagnies de croisières doivent mieux informer sur la diminution de leur impact environnemental. Il faudrait, par ailleurs, une étude pour chaque navire.
Les plus récents bénéficient désormais de technologies et de systèmes qui réduisent l’impact environnemental (traitement des eaux usées, traitement des déchets, gaspillage de nourriture, type de propulsion…)
Il n’existe pas encore de certification fiable sur l’impact qu’ont les navires sur l’environnement. Il existe tout de même une association américaine « friends of the earth » (www.foe.org ) qui tente de classer (de A à F) les compagnies selon plusieurs critères. Malheureusement, faute de moyens pour assurer un véritable travail, il est difficile de prendre en compte leurs études. MSC s’est engagé et le fait savoir ! Lors de l’inauguration de son nouveau navire, le MSC Grandiosa, MSC Croisières a annoncé son engagement à devenir la première compagnie de croisière mondiale carboneutre.
Le président du groupe a indiqué : « Nous pouvons reconnaître aujourd’hui que les technologies environnementales, même les plus avancées, sont insuffisantes pour atteindre la neutralité carbone de façon immédiate. C’est pourquoi nous prenons aujourd’hui un engagement supplémentaire visant à garantir que notre flotte n’ait pas d’impact négatif sur le changement climatique à compter du 1er janvier 2020 ».
Actuellement, le MSC Grandiosa et 10 autres navires de la flotte de 17 navires de MSC Cruises sont équipés pour des émissions plus propres avec des EGCS hybrides qui éliminent 98 % du dioxyde de soufre des gaz d’échappement des navires. C’est un bon exemple !