Le site RefundMyTicket.net, qui aide les passagers à obtenir une compensation quand leur vol a été retardé, annulé ou surbooké, publie un classement des compagnies aériennes européennes élaboré selon les taux de retards enregistrés sur leurs vols ces dernières années. Louable initiative, mais…
Ce classement se base sur le pourcentage de vols retardés de plus d’une heure. Il en ressort que c’est la filiale d’Air France Hop ! qui enregistre les meilleurs résultats : 2,19 % seulement de vols retardés de plus d’une heure, suivie de Ryanair (2,39 %).
Les low cost font mieux
On aurait pu prendre un autre critère : selon les retards de plus de trois heures, ou le pourcentage de vols annulés ou le taux d’indemnisation, mais soit. Plus intéressant est le « taux d’éligibilité́ » à indemnisation, que l’on peut trouver sur le site, qui est la somme du taux de retards de plus de 3 heures et du taux d’annulations. La compagnie irlandaise se retrouve alors à la dixième place du classement mondial, grâce à sa remarquable ponctualité : 0,24 % de retards de plus de trois heures — c’est trois fois moins qu’Air France ! — ou 0,30 % d’annulations, cinq fois moins que Lufthansa. Quoi qu’il en soit, les compagnies à bas coût font généralement mieux que les traditionnelles.
Rarement la faute des compagnies
Il y a plusieurs explications à cela.
Contrairement à ce que l’on croit, les retards dont on fait reproche aux compagnies aériennes ne leur incombe en général que rarement. C’est notamment l’encombrement de l’espace aérien qu’il faut incriminer, non seulement au départ mais, surtout, à l’aéroport d’arrivée : c’est principalement vrai pour les majors, qui assurent chacune des dizaines de vols intercontinentaux par jour. Or, il suffit d’une alerte à la bombe à Bangkok, par exemple, pour paralyser tout le trafic aérien en Europe pendant de longues heures. Ce type de problème n’affecte évidemment que peu les low cost qui, par ailleurs utilisent le plus souvent des aéroports secondaires.
Ryanair part en avance !
En ce qui concerne Ryanair, afin de faire honneur à sa réputation de ponctualité, la compagnie calcule plutôt largement ses temps de vol et a pris l’habitude — nous en avons fait l’expérience plusieurs fois — de décoller en avance, ce qui ne serait évidemment pas possible au départ d’un grand aéroport international.
Plus de 12 millions de voyageurs ont poireauté en 2016
Aussi intéressants soient-ils, les chiffres présentés par RefundMyTicket ne découlent cependant que des plaintes déposées sur son site. Il faudrait encore compter avec les autres sites du même genre, les passagers qui se débrouillent eux-mêmes ou font appel à un avocat, etc.
En 2016 ce sont près de 12 millions de voyageurs, soit 1,56% des passagers européens, qui ont été victimes d’un retard de plus de 3 heures ou d’une annulation, une bonne partie durant la période estivale. Et pourtant, pour la même année, 4,5 milliards d’euros d’indemnisation n’ont jamais été réclamés par les voyageurs !