Quel est l’impact boursier et économique d’une éventuelle confrontation entre l’Iran et les États-Unis?

L’année 2019 s’est terminée en fanfare pour les épargnants qui ont placé leurs économies en Bourse. Evidemment, depuis lors, il y a eu le meurtre du général iranien Soleimani via des drones téléguidés par les Américains… Et, la question est désormais: est-ce que les Bourses ne vont pas toutes plonger?

Interrogation d’autant plus forte, que les Iraniens ont promis qu’ils ne resteraient pas les bras croisés et qu’il faut s’attendre à des représailles. Les plus pessimistes, et il y en a, estiment que Donald Trump a commis une erreur gigantesque et que cet incident peut servir de déclencheur à une 3ème guerre mondiale.

Il faut je crois se calmer avant de tomber dans des raccourcis pareils. Il est vrai que les marchés pétroliers et boursiers ont d’abord mal réagi à cette annonce, mais rien de très spectaculaire. C’est une inquiétude, mais c’est encore loin d’être une panique boursière. Voilà déjà un premier indice pour remettre les choses à leur juste place.

Mais justement, pourquoi ce calme relatif des marchés financiers face à ce spectaculaire assassinat? D’abord, parce que l’arme principale de l’Iran, le pétrole, est une arme de moins en moins efficace. Les États-Unis n’importent quasi pas de pétrole du Moyen-Orient. De plus, des prix élevés, à la suite, par exemple d’un blocage momentané du détroit d’Ormuz, rendront l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste américains encore plus rentables.

Si le pétrole devait grimper, il se traduirait par une dépréciation du dollar, ce qui serait une bonne chose pour les exportations américaines, mais aussi pour les pays émergents endettés en dollars. Par ailleurs, que peut faire l’Iran en-dehors de montrer sa colère? Envahir les États-Unis ? Impossible ! Les menacer d’une bombe nucléaire? Impossible également! Organiser une autre attaque de type du 11 septembre 2001, oui, ça, c’est possible, mais il faudra du temps pour l’organiser et cela sera plus compliqué à réaliser qu’en 2001.

En réalité, les plus cyniques le confirmeront, les Iraniens élèvent la voix mais ils ont plus à perdre que Washington dans une guerre frontale. Au contraire, Donald Trump vient de démontrer à ses ennemis, la qualité de ses services de renseignements et sa capacité de provoquer des frappes ultra ciblées. On l’a vu avec la mort d’Al Baghdadi, on le voit aussi ici avec l’élimination de la principale figure militaire iranienne.

D’ailleurs, Donald Trump vient encore de le préciser, il ne cherche pas la guerre, mais ses services de renseignements ont déjà pointé 52 sites sensibles qui peuvent du jour au lendemain être rayés de la carte, y compris des sites dits culturels, donc religieux, mais là, ce serait considéré comme un crime de guerre…

Les officiels iraniens ont une réputation justifiée d’être de grands stratèges ; s’ils restent logiques, les dirigeants iraniens savent qu’ils n’ont pas de marge de manoeuvre importante et que leur pays est déjà confronté à un important mécontentement social. Le plus probable selon les spécialistes, c’est qu’après la période des funérailles, l’Iran cherchera à se venger mais sans affronter directement les Etats-Unis. Reste à voir quelle forme prendra cette riposte… Affaire à suivre, hélas.

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