L’annonce de l’arrivée prochaine d’un vaccin a redonné du tonus à tout le monde. Et même si cela dure encore quelques mois avant d’être vacciné, cette information capitale montre que ce virus n’est pas éternel.
Comme le répète souvent Marc Fiorentino, l’un des commentateurs que j’apprécie le plus du fait de son optimisme, la question n’est pas la sortie de cette crise sanitaire (elle aura lieu tôt ou tard), les questions sont : « Qu’avons-nous fait durant ces confinements ? Est-ce que nous nous sommes posés les bonnes questions à titre personnel ? Avons-nous profité de cette période pour acquérir de nouvelles compétences, changer d’attitude ? » Bref, nous remettre en question pour être une meilleure version de nous-même.
Quant aux patrons d’entreprises, du moins ceux et celles qui n’auront pas bu la tasse, ont-ils revu leurs pratiques, la manière dont ils gèrent leur entreprise et leurs collaborateurs ou dont ils abordent leur marché, etc ? C’est un exercice difficile, pénible mais nécessaire car le monde a déjà changé. J’essaierai, à chaque fois que c’est possible, de le démontrer.
Aujourd’hui, je le montre avec les compagnies aériennes low cost. En simplifiant, je dirai qu’aujourd’hui le grand gagnant de la crise aérienne, c’est Ryanair, la compagnie à bas coûts et à bas prix. Les grandes compagnies nationales de type Air France, Lufthansa sont à la peine et ont dû être renflouées financièrement par leurs États, donc par les impôts des contribuables. Même les compagnies des pays du Golfe souffrent le martyr. Et pendant ce temps, Ryanair dispose de 4,5 milliards d’euros dans ses caisses !
Ce que je veux dire par là, c’est qu’aujourd’hui, les États vont être très regardants, ils voudront justifier l’argent public déversé dans ces compagnies aériennes, et sans doute qu’ils vont les forcer à changer de modèle, à se rapprocher du modèle low-cost en réduisant aussi la qualité de leur service.
Les compagnies aériennes traditionnelles n’auront pas le choix de changer de modèle, donc de mentalité, car les voyages d’affaires seront moins nombreux à l’avenir, car les entreprises ont compris que la vidéoconférence peut remplacer des déplacements inutiles.
Comme le font remarquer mes confrères de « Tourmag », le business de l’aérien quitte l’époque du « toujours plus » pour entrer dans l’ère du « toujours moins » (moins loin, moins gros, moins coûteux, moins polluant).
Ces remises en question sont valables pour tout le monde. En fait, le covid-19 nous force à revoir ce que nous avons fait de nos talents. C’est étonnant de le dire de la sorte, mais la pandémie, c’est aussi la redécouverte de la parabole des talents de la Bible, avec une question lancinante à la clé : qu’avons-nous fait de nos talents durant cette crise?