Au cas où, malgré les mises en garde de PagTour, vous songez à faire appel aux services d’une blogueuse, lisez ceci, et marrez-vous bien avec nous : une « influenceuse » comptant plus de 2 millions d’abonnés n’est pas parvenue à vendre plus de 36 t-shirts de sa propre collection ! Mort de rire, non ?
Ce « flop » a inspiré à Frédéric Gonzalo, le pape québécois du marketing en ligne, en déduit cinq leçons utiles au secteur touristique :
- L’illusion du nombre :
C’est le plus gros problème qui guette les destinations, hôtels et restaurants quand vient le temps de travailler avec un ou une influenceuse. Wow, 2 millions d’abonnés! Et alors? Il s’agit d’un seul indicateur, mais pas forcément le plus important.
Mieux vaut regarder le niveau d’interaction (engagement) de la communauté, ou évaluer s’il s’agit d’une niche très précise, très pointue, qui sied mieux à nos efforts de communication.
- Les fausses attentes :
On pense que parce que 84,762 personnes ont aimé ou commenté une publication ces interactions vont forcément se transposer en ventes directes par la suite? Erreur.
Il est ultra-facile de solliciter un click ou un “j’aime”, mais il est autrement plus difficile de mener l’utilisateur à sortir la carte de crédit et passer à la transaction. Et on ne parle même pas des faux abonnés et fausses interactions, qui viennent souvent brouiller l’image.
- Mauvais alignement :
Dans ce cas précis, le t-shirt que notre influenceuse cherchait à vendre ne correspondait pas à sa base d’abonnés. Une erreur qu’on voit aussi régulièrement dans certaines campagnes d’influenceurs en tourisme : une influenceuse très populaire auprès des 13-20 ans, dans un créneau mode, par exemple, n’est sans doute pas la personne la plus ) même de promouvoir une destination spa, qui vise surtout les 55 ans et plus…
- Court terme VS long terme :
C’est aussi une erreur commune en tourisme, quand on voit plusieurs photos d’influenceurs prises lors d’un voyage de presse, puis rien par la suite qui permettrait une visibilité à plus long terme…
- Ventes ou notoriété ? :
On ne suit pas forcément une personne sur Instagram ou YouTube avec l’intention d’acheter les mêmes produits ou services qu’elle consomme. Le marketing d’influence peut être efficace dans une perspective de notoriété, mais pas forcément pour générer des ventes à court terme.
Encore un rôle à jouer ?
En conclusion, au même titre qu’on s’est rendu compte que les médias sociaux n’étaient pas forcément des plateformes de ventes directes, on a réalisé avec le temps qu’ils pouvaient jouer un rôle de catalyseur et d’amplificateur pour certains messages, mais aussi un rôle de création d’une communauté, de service-client, de recrutement, de recherche et développement, et plus encore.
Bref, conclut Frédéric Gonzalo, les influenceurs ont un rôle à jouer dans notre marketing en 2019 et les années à venir. Oui, mais tout comme un bon placement publicitaire avec des Googles Ads. Tout comme des relations publiques et du marketing relationnel. Tout comme des brochures, une présence dynamique sur les médias sociaux, voire de la publicité traditionnelle dans les imprimés, de l’affichage ou de la radio…
Un bon marketing, ajouterons-nous, est un marketing mix : un mélange de différentes techniques de communication, dont le poids budgétaire est pondéré en fonction des objectifs. Comme on l’enseigne dans les écoles de marketing, il faut choisir entre profits à court terme et croissance à long terme, entre marge bénéficiaire et position concurrentielle, etc.
[Source : e-tourisme.info]