D’après une enquête réalisée par Sanofi Pasteur auprès de voyageurs belges, il apparaît que ceux-ci partent encore trop souvent pour des destinations exotiques sans préparation. Pourtant, les périples dans des contrées lointaines comportent des risques de maladies infectieuses potentiellement graves.
L’importance des mesures préventives, notamment la vaccination, est sous-estimée. Aussi est-il primordial de disposer d’informations claires et complètes sur les dispositions à prendre.
Les Belges partent volontiers en voyage, y compris vers des destinations exotiques1. En général, ces séjours se passent bien, mais il arrive aussi que les choses se gâtent. Les mesures préventives nécessaires sont souvent oubliées, de même que les vaccinations éventuelles. Cela accroît le risque de contamination par des maladies infectieuses potentiellement graves, en voyage ou au retour.
Parmi les 743 voyageurs belges interrogés2, 3 sur 4 ont entrepris un voyage à l’étranger ces deux dernières années, majoritairement en Europe. Un peu plus de 1 voyageur belge sur 4 (27%) s’est rendu dans une destination exotique durant cette période : 2 sur 3 pour le plaisir, 1 sur 3 pour affaires.
En moyenne, 40% des voyageurs exotiques belges sont vaccinés. Le groupe qui se fait le plus vacciner (48,5%) est celui des jeunes routards. Les aînés (65+) parmi les amateurs d’exotisme sont nettement moins souvent vaccinés (24,5%).
Dans un cas sur deux, les Belges partis en voyage exotique sans avoir reçu de vaccins depuis 2 ans déclarent avoir fait le nécessaire antérieurement.
« Nous aimons tous voyager, souvent vers des destinations exotiques au-delà des frontières européennes. Malheureusement, cela peut comporter des risques pour la santé », explique le Dr. Charlotte Martin, infectiologue et responsable de la Travel & Vaccine Clinic au CHU Saint-Pierre. « Des mesures de prévention et les vaccins nécessaires suffisent pour diminuer fortement ces risques, mais ces précautions restent beaucoup trop négligées. Cela accroît le risque d’infection et de maladie en voyage ou au retour, sans parler de la contagion potentielle dans certains cas. »
Les sources d’information principales en matière de vaccination : médecins et Internet
L’enquête révèle que la moitié des voyageurs exotiques belges prépare son départ plus de 3 mois à l’avance, 1 sur 3 le fait entre 1 et 3 mois avant de partir, et presque 10% s’y prennent moins d’un mois avant.
36% des voyageurs ont reçu des informations sur les vaccinations et 32% les ont cherchées eux-mêmes. Les principales sources sont le médecin de famille (50%) et Internet (22%). 41% des voyageurs partis pour une destination exotique n’ont pas reçu d’informations sur les vaccins.
Lorsque le médecin ou la clinique du voyage recommande une vaccination, 2/3 des voyageurs (67%) suivraient le conseil. Et quand la recommandation émane d’Internet, 87% demandent encore l’avis du médecin ou du pharmacien. La confiance accordée au praticien est confirmée par un autre chiffre : si le médecin propose un vaccin facultatif en vue de voyages exotiques, les répondants sont 82% à l’accepter.
« 4 personnes sur 5 voyageant vers des destinations exotiques se conforment directement à l’avis du médecin de famille ou du centre de vaccination1 », précise Kristina Van De Winkel, médecin à la Reiskliniek de l’UZ Gent. « Cela montre que si le Belge est prêt à se faire vacciner, il est souvent trop peu informé des risques inhérents aux voyages exotiques. Il est donc extrêmement important d’informer à temps les voyageurs qui se rendent dans des pays exotiques, afin de les sensibiliser aux risques comme aux possibilités de prévention. À cet égard, parallèlement aux informations de qualité que l’on peut trouver sur Internet, le médecin généraliste et les centres de vaccination jouent un rôle crucial. Vu que 4 voyageurs exotiques sur 10 ne sont pas atteints, le défi est de chercher des nouveaux canaux d’information et de renforcer ceux qui existent déjà ».
1 Hors Europe, États-Unis, Canada et Océanie
2 Understand the profile of Travelers (Business and Leisure), Sanofi Pasteur, novembre 2017