Quand la plaisance et le tourisme fluvial voguent plus vert

Les amateurs de slow-tourisme au fil de l’eau ne manqueront pas d’apprécier leurs efforts, certes lents mais bien réels. Les spécialistes de la plaisance, du tourisme fluvial, de la croisière promenade comme de la croisière en mer s’emploient en effet, les uns et les autres, à décarbonner leurs activités.

Ainsi en est-il de Dream Yacht. Lancée à l’été 2023 à la suite des partenariats signés avec les constructeurs Fountaine-Pajot et Dufour, la nouvelle flotte électrique du leader de la location de bateaux dans le monde permet d’offrir une option de navigation plus durable et écologique.

photo Dream Yacht

Si sa flotte électrique n’est à ce jour disponible qu’en Méditerranée, l’entreprise fondée en 2000 par Loïc Bonnet a rapidement vu la demande de ce type de location augmenter : en effet, en plus de contribuer à une navigation plus durable et plus silencieuse, Dream Yacht tient à rappeler que la location de bateaux électriques est également plus avantageuse grâce aux économies réalisées sur le carburant.

L’heure est ainsi au verdissement dans le secteur de la croisière sur les fleuves, rivières et canaux. En France, première destination touristique fluviale, Voies Navigables de France (VNF), établissement public opérateur de l’Etat en charge de la transition écologique dans le fluvial, vient ainsi d’annoncer avoir provisionné 60 millions d’euros sur cinq ans (2023-2027) afin d’aider les loueurs à acheter de nouveaux bateaux électriques, ou à changer les motorisations (rétrofit) de ceux déjà en circulation, pour passer du thermique à l’électrique.

« Les Jeux sont un formidable booster environnemental de l’axe Seine », constate pour sa part Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa Port (gestionnaire des ports du Havre, Rouen et Paris). Ils nous permettent d’accélérer le verdissement de la flotte fluviale : l’ensemble des bateaux-promenade, qui ont transporté 9,5 millions de passagers en 2023, fonctionnera ainsi grâce à des moteurs électriques d’ici 2037 ! A plus court terme, nous sommes donc pleinement mobilisés avec tous les acteurs de l’axe Seine pour assurer le fonctionnement d’une trentaine de bateaux électriques qui défileront lors de la cérémonie d’ouverture ».

photo Vedettes de Paris

L’ensemble des acteurs du secteur œuvrent aussi à l’accélération du dispositif d’électrification des quais, à améliorer le maillage de l’Hexagone en bornes électriques. Ainsi, d’ici fin 2024, ce sont 82 bornes supplémentaires qui seront installées sur l’axe Seine et l’Oise. Lequel entend devenir le laboratoire de la transition énergétique du transport fluvial en France.

Côté opérateurs de bateaux promenade, Vedettes de Paris est devenue en février dernier pionnière dans le domaine du tourisme fluvial, en lançant son premier bateau rétrofité 100% électrique ; trois autres bateaux seront transformés à mi-2025.

Uber Cruise

Uber ne s’y trompe pas, qui vient de lancer Uber Cruise by Click&Boat avec cinq bateaux entièrement électriques. Avec ce concept de croisière privée, une douzaine de personnes maximum par bateau vogueront cet été à Paris, effectuant une boucle d’une heure sur la Seine. La plateforme Click&Boat, le leader européen du marché de la location de bateaux, ne manque pas d’ailleurs d’insister sur sa volonté de répondre aux attentes environnementales actuelles « grâce à l’électrification en cours du parc locatif », en plus des 17 000 bateaux à voile disponibles à la location.

Le secteur du tourisme fluvial mise aussi sur le biocarburant. Le Boat, l’un de ses grands acteurs en Europe (avec Locaboat/Nicol’s et Les Canalous), a ainsi lancé cette année un programme visant à intégrer du HVO (pour « Hydrotreated Vegetable Oil ») dans ses moteurs actuels, ce biocarburant devant être utilisé dans un premier temps dans ses flottes aux Pays-Bas et dans la région du Lot en France.

L’Icons of the Seas, le nouveau géant des mers, est propulsé au GNL. Photo Royal Caribbean

Rappelons que le secteur de la croisière maritime fait pour sa part sa mue avec surtout l’acquisition de nouveaux paquebots alimentés au gaz naturel liquéfié (GNL), un combustible fossile qui émet moins de dioxyde de carbone que le fioul.

Et CLIA de rappeler que près de la moitié de la flotte des compagnies de croisières membres de l’organisation est désormais équipée pour le branchement électrique à quai. Bref, le changement c’est maintenant, sûrement mais doucement…

 

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