Qatar Airways n’a pas arrêté de voler pendant la pandémie

Thierry de Bailleul, nouveau directeur des ventes pour l’Europe

Alors que la plupart des compagnies ont été nombreuses à l’arrêt pendant des semaines, Qatar a continué à desservir son hub de Doha, la rendant par défaut la première au monde en escales et fréquences.

Qatar Airways est de retour sur Bruxelles trois fois par semaine sur base régulière, depuis le 26 juin. Mais la compagnie de Doha n’a jamais vraiment stoppé ses activités à Doha (Qatar). « Même au pic de la pandémie, nous n’avons jamais arrêté de desservir pas moins de trente destinations sur une base régulière », constate Thierry de Bailleul (60 ans), le nouveau directeur des ventes pour l’Europe (30 pays, 34 escales) stationné à Londres.

Mais ceci ne tient pas compte des vols cargo, ni des vols charters qui ont été organisés pour le rapatriement des voyageurs bloqués à étranger : 1,8 million de passagers (dont 12.000 vers la Belgique) sur quelque 15.000 vols. Ajoutons à cela les remboursements pour tous les vols annulés.

A la mi-août, 600.000 passagers avaient touché quelque 1 milliard d’euros, ce qui représentait 96% des demandes. Au passage, la compagnie a aussi proposé des vouchers d’une valeur de 110% du billet originel ou d’autres options (en miles, par exemple) qui ont séduit plus d’un tiers (36%) de la clientèle.

« Nous n’avons jamais imposé les bons à valoir, insiste de Bailleul car tout le marketing de notre compagnie est basé sur la confiance. Nous devrons retrouver notre clientèle lorsque les temps seront meilleurs. D’où aussi toute la flexibilité que nous offrons au moment des réservations », comme la conservation du billet pendant deux ans, des possibilités de changer les dates et destinations, etc.

116 destinations et plus

Aujourd’hui, Qatar Airways dessert 116 escales, la dernière en date depuis le 15 décembre étant Mahé (Seychelles). Ce n’est pas tout, l’objectif pour mars 2021 est de 126 destinations. Bien entendu, cela ne signifie pas que les fréquences et capacités n’ont pas été réduites.

Ainsi, les Airbus A380 ont été mis au sol (pas retirés) en attendant des jours meilleurs : « Aucune route dans le monde ne les justifie pour l’instant, pour aucune compagnie », regrette de Bailleul.

En revanche, les Airbus A350 (dont trois exemplaires ont été réceptionnés d’un coup le 23 octobre) se justifient pleinement, « mais on ne fait pas voler nos avions avec seulement trente sièges occupés. Dans ce cas, on s’arrange avec les passagers qui ont réservé, mais chaque décollage se justifie économiquement. »

La baisse d’activité s’est accompagnée d’un plan de licenciement (jusqu’à 20% des effectifs) et des réductions de salaire « qui ont touché tout le monde ».

« En revanche, insiste l’ancien d’Air France KLM et d’Emirates, si on a baissé les capacités, on n’a pas touché à la qualité de notre service. » Dans une récente déclaration, le président de Qatar Airways, Akbar Al-Baker, signalait que sa compagnie, qui avait déjà enregistré une perte record de 1,9 milliard d’USD pour son exercice 2019/2020, n’allait pas se redresser dans les conditions actuelles. Pour lui, toute reprise ne devait pas être espérée avant 2024… si le virus est éradiqué !

Heureusement qu’il y a encore le fret. Au début de la pandémie, Qatar a transporté 250.000 tonnes de matériel médical au cours de 2.500 vols en Boeing 777 cargo avec un record absolu de 180 vols en une seule journée. Et maintenant, viendront les vaccins. De quoi mettre un (tout petit) peu de beurre dans les épinards.

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