Dans notre édition du 11 octobre dernier, nous faisions état d’une sordide histoire survenue au Riu Reggae, alors qu’un employé de l’établissement était soupçonné d’avoir agressé sexuellement deux clientes américaines après avoir fait irruption dans leur chambre.
Dans un article diffusé quelques jours plus tard (le 30 octobre), USA Today laisse entendre que cette triste histoire ne serait pas un événement isolé. La Jamaïque serait même confrontée à une problématique «historique» d’agressions sexuelles, selon le quotidien américain!
Dans ce reportage – à l’approche un peu sensationnaliste, disons-le –, le journal rapporte avec des détails qui font frissonner des histoires d’agressions survenue dans des établissements populaires de la Jamaïque – en commençant par le viol collectif d’une adolescente du Michigan par trois lifegards dans un complexe Sandals. Le journal rappelle que le Département d’État des États-Unis a plusieurs fois mis en garde les touristes américain(e)s contre « le problème omniprésent d’agressions sexuelles » en Jamaïque.
Le reportage évoque des estimations selon lesquelles une Américaine serait violée chaque mois en Jamaïque
Plus exactement, les statistiques du Département d’État évoquent 78 agressions sexuelles subies par des citoyennes américaines de 2011 à 2017 (dont douze l’an dernier). USA Today précise que les victimes incluent une femme handicapée mentale dans la vingtaine; une mère de l’Indiana violée par trois joueurs de football cubains dans une salle de bain d’un complexe hôtelier; une femme de 20 ans violée par deux hommes dans son hôtel; deux mères de Detroit violées sous la menace d’une arme à feu dans leur chambre; une adolescente du comté de Kent et son amie de 21 ans violées par des sauveteurs dans une buanderie verrouillée du complexe où elles séjournaient…
« Ce qui est peut-être le plus alarmant pour les touristes, c’est que des agressions sexuelles sont commises dans des lieux de villégiature fermés, des endroits que les touristes considèrent comme les plus sûrs », souligne la journaliste Tresa Baldas. Selon les rapports du U.S. Embassy, la moitié des douze agressions rapportées contre des Américaines en 2017 ont ainsi été faites par des employés du complexe de villégiature où elles séjournaient. On avance que ce chiffre pourrait même être plus élevé, toutes les agressions sexuelles n’étant pas nécessairement rapportées. De plus, les statistiques n’englobent pas les victimes non américaines.
« La police locale n’a pas les ressources nécessaires pour réagir efficacement aux incidents criminels graves »
Le reportage mentionne que les touristes américaines ne sont généralement pas conscientes de la problématique quand elles achètent leur voyage, malgré les mises en garde du Département d’État des États-Unis. Pour leur part, bien que conscientes de la problématique, les autorités jamaïcaines tenteraient d’en minimiser l’ampleur, à défaut de pouvoir bien y faire face. « La police locale n’a pas les ressources nécessaires pour réagir efficacement aux incidents criminels graves », relevait d’ailleurs le Département d’État dans son avis aux voyageurs du 10 janvier.
L’année dernière, la Jamaïque a été classée au troisième rang des pays les plus dangereux pour les femmes du voyage, après l’Égypte et le Maroc, par Trip by Skyscanner. Tourisme Plus a demandé à la représentante du Bureau de tourisme de la Jamaïque de réagir au reportage. Au moment de mettre en ligne, nous n’avions pas encore obtenu de réponse.
Pour lire le reportage de USA Today (en anglais), cliquer ici.