Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de deux sujets aux antipodes l’un de l’autre, mais qui sont dans l’actualité. Le premier, c’est le prix du logement qui risque de flamber à cause de la guerre en Ukraine et le second, ce sont des singes virtuels qui ont rendu multimillionnaires leurs propriétaires.
Pour le premier sujet, le constat est simple, si cette guerre devait durer, elle risque de faire grimper le prix des logements en Europe. C’est sec, ce n’est pas sympa (surtout pour les jeunes ménages), mais c’est hélas très vrai. Chacun peut déjà le constater : le logement en Europe est de moins en moins abordable par manque de fonciers.
Parce que les permis de bâtir traînent à être délivrés, parce que forcément la production est insuffisante, parce que les normes environnementales renchérissent le coût de revient du logement, et ensuite parce que le covid a rendu certains matériaux de construction plus chers, voire pas disponibles sauf après plusieurs mois d’attente.
Et voilà que la guerre en Ukraine ajoute du malheur au malheur notamment à cause du prix de l’acier dont un bon 50% est produit en …. Russie. Mais la hausse des matériaux concerne aussi le bois, les matériaux d’isolation, les briques, les tuiles et j’en passe. Autant vous dire qu’un professionnel de la construction a une boule au ventre avant de faire son devis. Pas question de se tromper, car un contrat est un contrat.
En Belgique, la confédération de la construction estime que la moitié de la hausse des prix est supportée par l’entreprise de construction, l’autre moitié est refilée au client totalement ou partiellement. Au-delà du prix, il y a aussi la dégradation des délais de livraison. Là encore, les entreprises de construction se protègent en augmentant de 2 à 4 mois les délais dans l’espoir souvent de voir une baisse des prix des matériaux d’ici là.
Au rythme où ça va, le danger, c’est de voir les acheteurs de logements neufs se déporter vers l’immobilier ancien ce qui ferait augmenter le prix de l’ancien. Exactement comme dans le secteur automobile où le secteur de l’occasion n’a jamais été aussi florissant.
Pendant que le rêve d’un habitat neuf s’éloigne pour une partie de la population, d’autres se frottent les mains. Certains branchés, souvent urbains et jeunes jonglent avec les NFT. Les NFT, c’est l’acronyme de Non Fongible Tokens. Ne cherchez pas trop à comprendre, ce sont des sortes d’actifs numériques uniques. Ça peut être une œuvre d’art ou un simple Tweet comme l’indique la lettre Monfinancier.com. Les NFT les plus célèbres sont 10.000 représentations virtuelles de singes. Distribués au départ à des prix dérisoires, certains singes virtuels s’échangent aujourd’hui autour de… 3 millions de dollars. Les célébrités américaines qui n’en sont pas une lubie près se sont ruées sur ces singes – les Bored Apes.
Les créateurs de ces singes ont été encore plus loin. Ils ont créé une monnaie virtuelle – le ApeCoin. Si, si, ça ne s’invente pas – et ces ApeCoins ont également été distribués quasi pour rien avant que l’hystérie ne saisisse la foule, car 24 heures après, ces « monnaies de singe » se sont échangées pour 9 milliards de dollars.
Les plus jeunes diront que j’ai sans doute un métro de retard et que je n’ai rien compris au « nouveau monde », mais franchement je crois de plus en plus qu’il n’y a pas que les continents qui dérivent, les êtres humains aussi.