Toys ‘R’ Us, la fameuse chaîne américaine de magasin de jouets a décidé de fermer ses 735 boutiques aux États-Unis et dans pas mal d’autres pays.
Fondée en 1948, et après avoir vendu des millions de jouets à plusieurs générations d’enfants, c’est donc une marque iconique qui va disparaître du marché. Mais il ne faudrait pas en conclure que c’est dommage pour Toys ‘R’ Us et que le business des jouets va continuer pour les autres distributeurs, ce serait un leurre. En réalité, presque tous les distributeurs de jouets ont des difficultés pour survivre. C’est le cas plus près de chez nous de La Grande Récré. Cette marque française, présente en Belgique, est par exemple en redressement judiciaire.
« Le monde numérique est fabuleux, mais il élimine sans pitié les secteurs sans valeur ajoutée »
D’où la question posée par mes confrères du journal économique Les Echos: pourquoi les magasins de jouets ont-ils autant de difficultés ? Première raison: les magasins physiques de jouets font face à une baisse globale du marché. Peu importe que ce soit en Europe ou aux États-Unis, les jouets ont moins la cote auprès des jeunes. C’est un constat. Deuxième raison, et elle est liée à la première sans doute: les distributeurs de jouets souffrent de la concurrence des jeux vidéo.
Les Échos notent que succès des consoles, comme la Switch de Nintendo ou la PlayStation 4 de Sony, fait perdre des parts de marché aux distributeurs de jouets classiques. Et puis, troisième raison, sans doute la plus rude et la plus durable: c’est la concurrence de l’e-commerce.
Aujourd’hui, avec un choix incommensurable sur Amazon ou sur d’autres sites spécialisés, pourquoi encore perdre son temps à aller dans un magasin physique, alors que l’on peut avoir des jouets introuvables en commerce physique quelques jours après chez soi ou au bureau ? Et de fait, un Amazon en Belgique ou un Cdiscount en France peuvent provoquer des ravages et forcer les distributeurs de jouets à fermer leurs portes.
Aujourd’hui, Les Échos rappellent qu’ Amazon représente 15% du marché des jouets aux États-Unis contre 13% pour l’enseigne Toys ‘R’ Us. Ne cherchez pas plus loin la raison de la faillite d’une marque aussi iconique. Le monde numérique est fabuleux, il offre des opportunités gigantesques, mais il élimine sans pitié les secteurs qui n’ont pas de valeur ajoutée. C’est un message que je ne cesse d’instiller tout au long de mes modestes chroniques.