La bourse américaine de Wall Street a enregistré ce mercredi 22 août son plus long marché haussier de son histoire. En clair, l’indice boursier S&P 500 a enregistré 3453 jours sans connaître de baisse de plus de 20%
Les amateurs de Bourse savent que ce mercredi 22 août n’est pas un jour comme les autres. C’est même un jour exceptionnel. Dans le jargon des investisseurs, Wall Street vit depuis ce mercredi le plus long « bull market » de son histoire.
En français de tous les jours, cela signifie que l’indice boursier américain S&P 500 a enregistré 3.453 jours sans connaître de baisse de plus de 20%.
Un marché haussier, ce n’est pas un marché qui ne baisse jamais, mais c’est un marché dont la tendance est à la hausse et qui n’enregistre pas de krach boursier, c’est-à-dire qui n’enregistre pas une baisse de plus de 20% de l’indice !
Et donc, ce mercredi 22 août est un jour historique puisque ce n’est jamais arrivé dans l’histoire boursière puisque jusqu’ici le marché le plus long avait duré un jour de moins et cela s’est passé entre le 11 octobre 1990 et le 24 mars 2000, soit 113 mois de hausse boursière.
Mais ce record est donc dépassé depuis ce mercredi. En dix ans, c’est-à-dire depuis l’éclatement de la crise financière, la Bourse de Wall Street n’a pas connu de véritable krach boursier et fête donc une décennie euphorique.
Concrètement, cela veut dire qu’après la crise financière, quelqu’un qui n’aurait pas eu peur, qui aurait investi 10.000 dollars dans l’indice S&P 500 aurait amassé aujourd’hui 42.200 dollars.
C’est évidemment mieux que le rendement d’un livret d’épargne en Belgique ou d’un livret A en France.
« Après la crise financière, quelqu’un qui n’aurait pas eu peur et qui aurait investi 10.000 dollars dans l’indice S&P 500 aurait amassé aujourd’hui 42.200 dollars »
En fait, ce qui est amusant de noter, c’est que ce marché haussier n’a jamais été aimé par les investisseurs. Ils s’en sont toujours méfiés. Les uns en disant qu’il était artificiel, car il a bénéficié des taux d’intérêt très bas durant toute cette période.
Et c’est vrai que quand les taux d’intérêt sont proches de 0%, la seule alternative pour rémunérer son épargne, c’est d’investir en Bourse. Et puis, à un moment donné, certains investisseurs se sont dit que cette hausse était en partie factice car elle était largement imputable à des sociétés comme Facebook, Apple, Google ou Netflix – bref, à des sociétés technologiques.
Et plus récemment, d’autres grognons ont mis cette hausse sur le compte de la baisse de l’impôt des sociétés décidée par Donald Trump.
Bref, à chaque fois, des investisseurs ont parié contre ce marché haussier en expliquant qu’il allait s’arrêter, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel.
Et donc aujourd’hui encore, ces mêmes investisseurs ne savourent pas ce record mais se demandent qu’elle est encore son espérance de vie.
Autrement dit, quand va-t-il s’arrêter ? Le seul qui ne se pose aucune question, c’est Donald Trump qui reste persuadé et qui le dit haut et fort, que si la Bourse se porte aussi bien, c’est bien entendu grâce à lui.
Mais ça, chacun le sait : en politique comme en Bourse, la défaite est orpheline mais la victoire a 100 pères!