Les géants du Net comme Facebook ou Google sont sur la sellette. Ils sont accusés d’avoir contribué à la victoire de Donald Trump en relayant de faux articles et en ne prenant pas assez de mesures pour éviter la propagation de fausses informations.
Google a, par exemple, été pointé du doigt lorsque, dans la version américaine de sa rubrique « actualités », un article qui donnait le candidat républicain largement vainqueur dans les urnes a été indexé, alors que c’est Hillary Clinton qui a finalement totalisé le plus de voix. Tout cela est évidemment gênant pour Google, car c’est tout de même la porte d’entrée de centaines de millions de gens à Internet.
Pour Facebook, ce n’est guère mieux. Le premier réseau social mondial a relayé de nombreuses fausses informations sur les élections américaines, comme celle prétendant que le pape François soutenait Donald Trump, une information qui a été aussitôt partagée par plus de 100000 utilisateurs ! Facebook a depuis lors reconnu son erreur et s’est joint à Google pour s’attaquer à la désinformation qui sévit sur la Toile.
Dans le cas de Facebook, c’est un revirement d’attitude, car lorsque Barack Obama a attaqué le réseau social, son patron s’est d’abord défendu en jurant que les articles bidon ou faux ne représentaient qu’une infime partie des articles partagés.
Mais comment vont réagir ces géants d’Internet pour empêcher la diffusion d’informations fausses ou tronquées ? L’exercice est difficile et chacun agira à sa manière. Pour lutter contre les sites qui diffusent de fausses informations, Google et Facebook ont tous les deux décidé de les sevrer de publicité. Les deux groupes californiens ont détaillé leur stratégie. L’un comme l’autre cherche à s’assurer que les annonces gérées par leur régie publicitaire (AdSense pour le premier et Audience Network pour le second) ne soient plus associées à des contenus douteux
« Il ne faut pas se leurrer, certains sites ne courent pas après l’argent et veulent juste désinformer la population »
C’est une belle première étape, car en frappant dans le porte-monnaie, on éliminera une partie des sites qui cherchent à gagner de l’argent avec des rumeurs et des canulars. Mais il ne faut pas se leurrer, d’autres sites ne courent pas après l’argent et veulent juste désinformer la population. Et puis, on l’a vu avec le référendum sur le Brexit ou avec l’élection de Trump, une partie des électeurs se fichent comme d’une guigne des faits ou de la vérité.
D’abord, parce qu’ils ne font plus confiance aux médias traditionnels qu’ils accusent d’être partisans. Et puis, parce qu’une partie de la population cherche juste des informations qui confirment son point de vue ou ses a priori. En psychologie, on appelle cela le biais de confirmation. On ne s’intéresse qu’aux informations qui confirment nos convictions.
C’est ce qui se passe par exemple quand un particulier achète une action, en tombe amoureux, et ne recherche dans l’actualité économique que les signes ou les informations qui le confirment dans son achat. La suite chacun la connaît, l’entêtement à garder cette action qui « finira bien un jour par remonter » finit au contraire par coûter beaucoup d’argent à son détenteur. En politique, ce n’est pas de l’argent qui est perdu, mais une élection… et accessoirement la vérité.