Pourquoi Apple, en ayant un mode de production proche de Toyota, affiche des marges proches de Ferrari!

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Apple a dévoilé ses derniers modèles d’iPhone: tout le monde en a parlé, mais on a juste oublié de dire qu’Apple représente en quelque sorte les aberrations du capitalisme. Si Apple vaut tant en Bourse aujourd’hui, c’est à cause de notre irrationalité et parce que ses dirigeants en ont fait un objet de désir. C’est ce que nous explique Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco.

Ceux qui lisent cette chronique savent que sa raison d’être, c’est de prendre du recul sur l’actualité et de la décrypter sans tomber dans les pièges de la communication des entreprises.

J’avais écrit cette semaine que les nouveaux iPhones dévoilés ce mercredi aux Etats-Unis seraient plus grands uniquement parce qu’une étude a démontré que les propriétaires d’iPhone d’une plus grande taille passaient plus de temps sur certaines applications et que c’était le but d’Apple pour s’enrichir encore plus à travers son magasin d’application, le fameux Apple Store.

Bien entendu, ce volet addiction est passé sous silence lors de la conférence de presse de la firme à la pomme. C’est normal, on dévoile plus facilement les nouveaux produits que les tactiques marketing pour nous rendre encore plus accrocs de nos smartphones.

Ce qui m’a frappé aussi dans la marée d’articles qui ont suivi cette conférence de presse, c’est l’absence de recul sur Apple. Alors, c’est vrai que c’est la première firme privée à avoir dépassé la barre des 1000 milliards de dollars de capitalisation à la Bourse de New York.

Mais si on y regarde de plus près, on se rend compte que si Apple vaut autant en Bourse, c’est uniquement parce que cette firme a réussi à nous vendre du désir à un niveau totalement irrationnel.

« Comment se fait-il qu’Apple, avec seulement 15% de part du marché mondial des smartphones, arrive à pendre 50% des revenus de ce marché et plus de 80% des bénéfices? »

Pourquoi irrationnel ? Mais parce qu’Apple résume les aberrations du capitalisme, comme l’écrit L’Obs. Rendez-vous compte, Apple n’est même pas le premier fabricant de smartphone. Non, le premier fabricant c’est Samsung et le deuxième, c’est le chinois Huawei. Certains lecteurs me diront, « oui, mais Apple, c’est d’abord l’innovation ».

D’accord, c’était le cas avec la sortie de l’iMac ou de l’iPod, mais Apple n’a sorti aucun produit de rupture depuis la sortie de son premier iPhone, il y a déjà 11 ans maintenant.

Et pire encore, non seulement certains smartphones sont nettement moins chers que l’iPhone, mais dans certains cas, ils sont même plus performants sur le plan technologique. Cherchez donc l’erreur!

Comment se fait-il qu’Apple, avec seulement 15% de part du marché mondial des smartphones, arrive à pendre 50% des revenus de ce marché et plus de 80% des bénéfices?

La réponse est simple: Apple, grâce à son génial fondateur, Steve Jobs, a réussi à positionner l’iPhone comme un produit de luxe.

On achète un iPhone comme on achète un sac Hermès ou une montre Rolex. En clair, on achète un statut social. Et voilà pourquoi Apple, tout en ayant un mode de production proche de Toyota, affiche des marges proches de Ferrari!

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