Lorsque l’équipe nationale joue un match durant la Coupe du monde, le volume des échanges en Bourse diminue de moitié et cela fait augmenter les frais de transactions des investisseurs. C’est ce que révèle une étude dont nous parle aujourd’hui Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco.
Lors du dernier match des Diables Rouges contre l’équipe du Japon, je me trouvais dans un restaurant à Uccle qui habituellement est bondé en soirée et qui ce soir-là était en grosse partie déserté.
Je me suis dit que contrairement à ce qu’on dit le football n’est pas nécessairement positif pour le commerce. Mais je reconnais aussi que c’est le genre de raisonnement du type café du commerce.
Une étude de la banque américaine Citi tombe à point pour mesurer les effets parfois inattendus de la coupe du monde sur la Bourse. D’après cette étude relayée par Les Echos, les jours de match de coupe du monde, le volume d’échanges dans le pays dont l’équipe nationale joue diminuerait de…. moitié !
C’est énorme comme constat. Or, justement, cette baisse des volumes a un coût pour ceux et celles qui investissent une partie de leur épargne en Bourse.
Comment ? Les frais d’exécution des ordres de marché augmenteraient de 5% à 20%. Autrement dit, moins de volume égale plus de frais proportionnellement pour les ordres d’achats ou de ventes des actions. Aux Etats-Unis, pays où se trouvent les plus grandes bourses mondiales, cette hausse des frais est pourtant plus faible, sans doute de l’ordre de 4% selon les calculs des économistes de la Citi.
« Les jours de match de Coupe du monde, le volume d’échanges dans le pays dont l’équipe nationale joue diminuerait de…. moitié ! »
Et c’est normal, le football aux Etats-Unis n’a pas autant la cote que dans le reste du monde. Selon Les Echos, cette étude de la banque américaine Citi ne fait que confirmer d’autres études dont l’une effectuée par deux chercheurs de la banque centrale européenne et qui démontre que la baisse du volume d’échanges serait de 55%.
Pire encore, à chaque but marqué, la baisse du volume des échanges augmenterait encore de 5%. Les fans de football pourraient se dire que ce n’est pas grave. Après tout, une baisse des volumes en Bourse, ce n’est pas dramatique même si les frais liés aux transactions augmentent.
Oui, c’est un point de vue, sauf qu’une autre étude établie par Candriam, une société de gestion d’actifs, démontre que depuis 1950, la Bourse de New York perd 2.6% durant les Coupes du monde contre un gain de 1.1% sur la même période les autres années.
Et donc, si on prend cette étude à la lettre, cela voudrait dire que lorsque notre équipe nationale marque des points, notre portefeuille lui perd des plumes. Je me demande ce qui se passerait si au lieu d’afficher des pubs à la télévision pour de la bière pendant les matchs, c’étaient les cours de bourses qui seraient affichés.
Est-ce que l’enthousiasme pour l’équipe nationale serait le même ? Bonne question !