Ce 30 mars, P&O inaugurait officiellement à Zeebruges le « Pride of Bruges » et le « Pride of York », deux navires reliftés devant la presse et les autorités. L’occasion pour nous de monter à bord et d’analyser les différences qui peuvent apparaître entre un communiqué de presse et la réalité.
Une remise à neuf qui passerait presque inaperçue
« Ce sont 8,5 millions de livres qui ont été investis dans la rénovation. Nos navires ont été profondément rénovés » nous dit-on d’emblée. Les quelques journalistes présents s’observent et regardent autour d’eux. Le doute gagne peu à peu l’assemblée. Mais où cet argent a-t-il bien pu passer ?
Dans notre esprit, le bateau était identique, quoiqu’un peu vieilli, par rapport à la première fois où nous l’avions utilisé. Nous avions 16 ans et nous rendions pour la première fois en Angleterre. Dans notre esprit, le shop et les machines à sous étaient identiques et placés au même endroit. Les banquettes étaient également en sky.
Sur le pont, les rambardes affichent une ixième couleur de peinture qui s’écaille joliment, des traces de rouille acceptables apparaissent par endroits.
Le poste de pilotage a gagné deux compas et une nouvelle molette de commande mais le doute nous habite solidement : le bureau du Commandant fait indéniablement ses 28 ans d’âge.
Lors de notre visite sur le ponton, nous observons des mécaniciens affairés à la réparation de la cheminée.
Et pourtant des aménagements sont réels
Questionnée par nos soins, l’attachée de presse répond à nos interrogations : « De nouveaux stores ont été installés et le mobilier a été remplacé. Les rideaux de douche et la literie ont été changés, le sky des banquettes est tout neuf » nous fait-elle remarquer.
Cerise sur le gâteau, nous apprenons que les menus ont été repensés, que les restaurants ont vu leurs places augmentées et que le shop est beaucoup plus grand que précédemment. Les faux plafonds jaunis ont été remis à neuf et des posters «tendance» ont été placés sur le côté intérieur des portes des cabines.
A y regarder de plus près, nous observons en effet ces « menus détails » qui font que le bateau est propre … mais qu’il fait son âge.
Certes, la propreté et la fonctionnalité des chambres sont indéniables, mais nous sommes très loin de la qualité que l’on peut apprécier sur un navire de croisière moderne de premier prix.
Des rénovations à venir
P&O FERRIES ne prévoit pas de nouvelles constructions mais 4 navires (ces deux-ci compris) de la flotte en Mer du Nord et en Manche qui subiront des travaux «majeurs» à Gdansk cette saison selon le communiqué de presse (en date du 2 février 2017!).
Des contrats pour 14 millions de livres sterling ont été prévus (rénovation incluse ?). La compagnie transporte plus de 10 millions de passagers, 1,6 millions de voitures et 2,2 millions d’ensembles routiers (camion ?) chaque année. Le CA du groupe serait en nette progression.
Leur communiqué de presse nous assure que malgré le relifting de ses bateaux, les services seront assurés normalement grâce à des navires de remplacement.