Plusieurs économistes se demandent si Joe Biden n’a pas mis trop de carburant dans le moteur de la machine économique

L’actualité est par définition infidèle… Ce qu’elle aimait hier, elle peut le démolir le lendemain. C’est un peu le cas aujourd’hui pour Joe Biden : adulé en Europe car il se comporte comme un Européen en augmentant les impôts sur les riches et sur les sociétés, il est en train d’être de plus en plus critiqué aux États-Unis car les 3 plans de relance, qu’il a mis en place, semblent excessifs aux yeux de certains.

D’abord, parce qu’ils provoquent une hausse de la demande, qui est à l’origine de nombreuses pénuries de matières premières, mais aussi des pénuries de main d’oeuvre dans plusieurs secteurs. Au point d’ailleurs où une firme comme McDonalds est obligée de relever ses salaires pour attirer du personnel… Donc, plusieurs économistes et autres instituts de prévisions économiques se demandent aujourd’hui si Joe Biden n’a pas mis trop de carburant dans le moteur de la machine économique.

Les économistes les plus libéraux disent que ces plans de relance ne servent à rien. Leur raisonnement est simple : l’économie n’a pas été détruite par une guerre, elle a simplement été mise sous cloche pour arrêter la propagation du virus. Le problème, c’est le virus ! Et la solution, c’est le vaccin.

Or, il est là le vaccin, et donc pas besoin de stimulus en plus, cela ne sert à rien. La preuve disent-ils : l’été dernier quand nous pensions être quitte du virus, l’économie a redémarré comme une flèche, comme un ressort qu’on a comprimé artificiellement et qu’on a enfin détendu. Bref, pour ces économistes, les plans de relance ne servent qu’à une chose : endetter les Américains et les Européens, donc leurs enfants et petits-enfants.

Bien entendu, ce n’est qu’une thèse mais elle montre la complexité de l’économie et le fait que les politiques ne maîtrisent pas ses rouages. Un seul petit exemple : le plan de relance de Joe Biden a permis de donner des chèques de 1400 dollars aux familles américaines.

Aux États-Unis, il n’y a pas d’État providence comme chez nous, et donc ils doivent envoyer des chèques directement aux familles. Normalement, ces chèques devaient doper la consommation et donc relancer la croissance… Or, on a constaté qu’un tiers du montant de ces chèques allait en Bourse. Autrement dit, les Américains ont acheté des actions américaines avec cet argent distribué par l’État.

Je vous traduis tout cela en termes de tous les jours : cela veut dire que l’État américain s’endette auprès des États européens, et notamment de l’Allemagne, pour financer cet argent qu’il n’a pas. Et lorsqu’il distribue cet argent aux ménages américains, ceux-ci achètent des actions qui ne font qu’augmenter encore plus la bulle boursière aux États-Unis…

Comme le disait donc Patrick Artus, un économiste français bien connu: faire du déficit public dont le résultat est une bulle boursière, ce n’est pas très malin.

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