Après Ny, voici My, du latin medum, arbre ou pierre marquant une frontière, qui a donné l’ancien français metes, borne. Au IXe siècle, le village s’appelait Medis, au XIIe Miez, pour se fixer finalement en My.
Nous sommes dans une vieille région de l’extraction du fer, comme en témoignent de nombreuses appellations de villages aux alentours : Ferrières, Rouge-Minière, Izier où l’on reconnaît la racine francique Ijzer, fer. J’ai passé 7 ans de ma vie sur cette terre ferrugineuse, et il arrivait bien souvent que l’eau qui coulait des robinets était rouge, ce qui ne nous empêchait nullement de la boire, et de nous donner une santé … de fer !
Il existait à My un important château au XIIe siècle ; démoli, il fut reconstruit bien plus tard en demeure cossue rattachée à une imposante ferme. Le village est comme tous les autres de cette série un havre de paix. Ses belles maisons en moellons de calcaires, parfois rehaussés de pierre bleue ou ornés de briques rouges, sont typique de la région limitrophe du Condroz et de l’Ardenne liégeoise.
Au centre du village trône un tilleul qui fait 4 m de circonférence et qui mériterait sa place parmi les «Arbres remarquables de Wallonie». L’Ourthe n’est pas loin : on l’atteint par la superbe vallée de la Lambrée, zone naturelle protégée, et elle passe à Sy ! Comme je vous le dit !
Ce petit pays est tout à fait digne d’intérêt, avec le château de Logne, inséré dans le vaste domaine de la Palogne, espace muséal consacré au Moyen-Age. Wéris et Durbuy sont à quelques kilomètres au sud-ouest, tandis qu’Aywaille et Remouchamps (et sa merveilleuse grotte !) se situent au nord-est, passé le beau château de Harzé.
J’ai parcouru cette région le plus souvent à pied durant 7 ans, les hivers y étaient rudes, mais je la tiens pourtant toujours comme la plus belle région de Belgique !