Sur Internet, tout bouge tout le temps. Pas seulement pour les internautes, ça c’est une évidence, mais également pour les acteurs du web…
Il suffit de lire la presse économique pour constater que si vous faites du business sur Internet, il est interdit de s’assoupir, comme le faisait remarquer le journal Le Monde. Si votre site a pour vocation de permettre aux internautes de vendre leur vieille machine à laver, leur tondeuse à gazon ou des fauteuils dont ils n’ont plus besoin, vous devez comprendre qu’à tout moment vous serez concurrencé. Non seulement par un site qui fait la même chose que vous, c’est-à-dire mettre en relation des internautes pour échanger des biens et des services, mais en plus, vous aurez aussi de nouveaux concurrents qui ont déjà réussi à s’imposer sur un autre segment d’Internet, c’est le cas de Facebook qui fort de ses 1,7 milliard d’utilisateurs se lance maintenant aussi dans le shopping.
Facebook n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. Après s’être également lancé dans la messagerie, les jeux vidéo et le paiement mobile, voilà que Facebook veut aussi concurrence eBay ou Le Bon Coin. Pourquoi ne le ferait-il pas ? Que ce soit Google ou Amazon, chacun ne reste pas cantonné dans son secteur et va au contraire piocher dans le champ du voisin.
Amazon est l’exemple parfait de cette concurrence tous azimuts. L’entreprise de Jeff Bezos a d’abord concurrencé les libraires pour aujourd’hui concurrence les supermarchés. Et ce n’est pas tout, Amazon concurrence aussi le transporteur FedEx avec son propre système de livraison ou IBM avec ses services de Cloud.
Bref, sur Internet, chacun va dans le business de l’autre. Raison pour laquelle les entreprises actives sur le web, y compris les plus grandes, sont paranoïaques et savent qu’elles ne peuvent pas s’assoupir, à aucun instant, sinon votre marché est pris d’assaut par quelqu’un d’autre.
« Dans la Silicon Valley, ce que l’on aime, ce sont les monopoles… même si on fait tout pour le cacher »
L’économiste en chef de Google, Hal Varian, a expliqué au FT que c’était normal, qu’aujourd’hui sur Internet, c’est la liberté d’entreprendre. Que les coûts sont faibles et que n’importe qui peut venir vous supplanter dans votre secteur en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. C’est en partie vrai, mais c’est aussi en partie faux.
Il faut se rappeler que l’économiste en chef de Google, quand il écrit dans le FT, c’est moins pour convaincre les lecteurs que pour convaincre la Commission européenne qu’elle ne doit pas être trop tatillonne avec sa société. C’est une manière de faire du lobbying qui ne dit pas son nom.
En réalité, ce que cet économiste payé par Google essaie de cacher, c’est que sa firme est en quasi-monopole avec son moteur de recherche. Et dans la Silicon Valley, ce que l’on aime, ce sont les monopoles… mais on essaie de ne pas le dire tout haut ou de ne pas trop le montrer en disant que tout reste possible, tout reste ouvert sur Internet, même si c’est en partie faux. C’est une guerre de communication et d’intox à l’égard des pouvoirs publics pour qu’ils ne bougent pas, pour qu’ils ne réglementent pas, surtout pas…