Les livres d’or
Ou bien on ne me considère plus comme important ; ou bien la tradition se perd. Mais je me souviens d’une époque où, à l’issue d’un bon repas, le chef venait nous proposer de signer le « livre d’or » où on trouvait bien des personnalités qui avaient transité par l’établissement. Après tout, si on me présentait le recueil, c’était sans doute en raison de la qualité de mes invités.
Mais parfois, cela m’ennuyait un peu car je ne trouvais pas l’inspiration. Alors, il m’arrivait de dériver. J’ai un jour écrit : « J’ai beaucoup apprécier (sic) la nourriture ; j’ai bien manger (re-sic) » et j’ai signé « Amélie Nothomb ». Je lui présente les excuses les plus plates, mais comme elle est belge, je sais qu’elle rira autant que moi en ce moment.
J’avais une autre technique. Elle consistait à voir qui avait signé le livre avant moi. Alors, je tombais sur des vedettes comme Eddy Merckx, Lorenzo Stefani, Adamo ou Martine Aubry. Le jeu consistait alors à aller quelques pages en arrière de la « vedette sélectionnée », de dénicher un espace vide et d’écrire : « C’était formidable, j’en parlerai à Adamo et vous allez voir, il va venir ! » Et je signais. Pour le lecteur du Livre, c’était bien une preuve de mon influence, puisqu’Adamo avait signé plus loin !
Après tout, c’est peut-être pour ça qu’on ne me présente plus de livres d’or ! Mais mon plaisir rétrospectif reste intact.
La citation du début
Je vous parlais la semaine dernière de Jean Richard, à la fois acteur et directeur de cirque. Et aussi propriétaire du zoo d’Ermenonville et de sa fameuse « mer de sable ». Comme acteur, à part les « Maigret » qui n’étaient pas mal, il n’a pas fait que des chefs d’œuvre, bien qu’il fût toujours apprécié. Mais il faut bien reconnaître qu’à regarder les vieux films franchouillards, il était de tous les coups. Mais il le reconnaissait avec bonhommie : « Je dois être le seul directeur de cirque à nourrir mes fauves avec des navets ! » Il faut dire que, comme chansonnier et humoriste, il était impayable.
Un peu de calme
Pour l’instant, mes voisines sont calmes. Elles étudient. Elles sont en examens. En France, il y a aussi beaucoup de monde en examen – dont des politiques -, mais leurs jurys seront ceux de la Justice. Nuance !
Attention au soleil !
Je veux bien me protéger du soleil, mais la télévision belge n’arrête pas de me dire que des crèmes solaires protègent moins qu’annoncé. De toute façon, je préfère l’ombre. Mais pour qu’il y ait de l’ombre, il faut du soleil. Sauf qu’un jour, en croisière, je m’étais allongé sur le Sun Deck pendant que mes copains faisaient des randonnées en montagne (tout ce que j’aime !). Consciencieusement, je m’étais couvert de crème en roupillant agréablement. Quand ils sont revenus, mes amis m’ont dit que j’étais écarlate. Et, de fait, j’avais confondu ma crème avec l’anti-moustique ! Coup de soleil de dingue ! La nuit, même le drap me faisait mal. Je me souviens aujourd’hui d’un conseil utile. Quand on a un coup de soleil, il faut prendre du Viagra. Au moins, ça soulève le drap.
Allo, qui demandez-vous ?
J’ai appris que le Guide Michelin a élu Maxime Sanzot (de Namur) meilleur sommelier de Belgique. J’espère pour lui qu’on ne l’appelle pas sans cesse pour commander de la boucherie.
La citation de la fin
« Christophe Colomb a découvert l’Amérique et moi j’ai des couverts en plastique. » (Patrick Chirac)
Une petite dernière ?
Un homme raconte à son petit-fils les changements depuis que lui-même était enfant : « Ma mère me donnait 20 francs belges (50 centimes d’euros) et avec cette somme, j’allais faire les courses. Je revenais avec une plaquette de beurre, un litre de lait, un sac de patates, un morceau de fromage, un paquet de sucre, une baguette et une douzaine d’œufs. »
Et le petit-fils de répondre : « Papi, à ton époque, il n’y avait pas de caméras de surveillance ? »
Patrick Anspach