Mon oncle Frédéric était un chanteur. Né en 1908 d’un premier mariage avec mon grand-père, il est décédé en 1977. Comme ténor, il a interprété Pelleas et Werther au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, mais il était surtout connu comme professeur de chant, puisqu’il a formé de futures vedettes de l’art lyrique comme José Van Dam, Jules Bastin, Julien Haas, Nicolas Christou ou Ludovic de San. Du bien beau monde et des stars dans leur domaine. Bastin rappelait qu’il n’avait toujours eu qu’un maître de musique, mon oncle.
José Van Dam, qui a joué dans Le Maître de Musique, ce merveilleux film de Gérard Corbiau sorti en 1988, rappelait qu’il avait été présenté à Frédéric Anspach, alors qu’il était tout jeune.
Ses parents avaient été déçus que le professeur de chant le refusât. « Mais, ajoutait Van Dam, il avait raison : ma voix n’était pas encore formée et il ne voulait pas en détériorer le potentiel. » Plus tard, « le petit Joseph » était devenu élève d’Anspach.
De 1972 à 1977, je poursuivais mes études universitaires et la tradition voulait que, tous les mercredis, nous déjeunions chez mon grand-père et sa (troisième) épouse Edith. A quatre, avec Freddy, on discutait de choses et d’autres, de l’actualité, de musique, des orchestres, de la stéréo – « Un orchestre, c’est pour avoir une musique d’ensemble et pas pour entendre les cordes à droite et les cors à gauche », plaidait-il – et il me proposait, pour m’initier, des œuvres accessibles dans un premier temps.
Ce n’est qu’en fin de vie qu’il m’a suggéré ses propres disques, 78 tours et 33 tours, mais je dois reconnaître que je n’ai jamais pu accrocher à ses mélodies françaises de Fauré, Ravel ou Absil.
Quand j’ai eu une voiture, fin 1974, je me proposais de le ramener chez lui, rue des Francs (en face de l’actuelle Libre Belgique) et on pouvait encore discuter. Ainsi, un jour, il m’a appris qu’il ne pouvait souffrir aucun retard, parce qu’il avait un rendez-vous important. C’était une chanteuse noire qui jouait régulièrement à Broadway et qui venait chez lui pour se faire « poser la voix ». Elle avait spécialement fait le voyage de New York et repartait trois jours plus tard. J’étais pétri d’admiration.
Comme il avait été professeur au Conservatoire de Liège (et de Bruxelles), celui-ci a tenu à lui rendre hommage peu après son décès. Bien entendu, j’y suis allé avec mon grand-père Paul et toute la famille. L’orchestre avec chœurs a interprété Ein Deutsches Requiem de Johannes Brahms. C’était très émouvant. Je viens de le réécouter et les souvenirs remontent à la surface. Proust avait sa madeleine, mais chacun d’entre nous avons ces déclencheurs de souvenirs…
La citation du début
« Pourquoi parle-t-on de saison touristique, alors qu’on ne peut pas les chasser ? » (Graffiti sur un mur de Florence)
Attention à la rentrée !
Le variant français du Covid existe déjà, mais il est en grève.
Et ça colle à la peau !
Mon collègue de Pagtour Eric Valenne m’a raconté l’histoire d’un autre journaliste, dont quelqu’un avait dit à l’organisateur (par erreur ou par blague ?) qu’il était végétarien et qu’il ne buvait pas d’alcool (ce qui était faux, bien entendu). Durant tout son voyage, il a dû expliquer que c’était une erreur. « Et pour le monsieur, le menu spécial : un plat de riz et un verre d’eau ! »
Et MR alors !
Le président des Libéraux (le MR) en Belgique s’appelle Georges-Louis Bouchez. Depuis quelque temps, ce politique assez remuant (quoique dans la majorité fédérale) se montre avec un petit chien, dont je ne connais pas la race. Un vrai roquet ! Par contre, le petit chien est sympathique.
La citation de la fin
« J’ai entendu un vent. » (Proust)
Une petite dernière ?
Et pour finir, Messieurs, en voulez-vous une courte, fraîche et bien propre ?
– Une bonne douche froide devrait suffire !