Pourquoi détruire des rêves ? En 2018, l’artiste «street art» Banksy avait mis aux enchères une de ses œuvres, «La petite fille au ballon». Un joli dessin qui me rappelait un film d’Albert Lamorisse qui se passait à Ménilmontant dans les années 1950. Et aussi une chanson de Serge Lama, d’ailleurs.
Au moment des enchères, le tableau a été adjugé 1 million d’euros et, au coup de maillet, s’est autodétruit. Vous voyez le broyeur, installé par l’artiste lui-même, qui découpe le tableau en fines lamelles. Pas jusqu’au bout heureusement, mais était-ce intentionnel ?
En voyant cela, j’étais triste. Je me disais que l’acheteur – une acheteuse, en vérité – avait vu le tableau de son cœur détruit. Et c’est peut-être toujours le cas, même si elle a revendu chez Sotheby’s l’ensemble hybride pour 21,8 millions d’euros. Aurais-je été heureux à sa place ?
Admettons que c’eut été une consolation. Mais, lorsque j’achète un tableau, c’est toujours parce que je l’aime. Et si on me dit que c’est un faux, je m’en fiche. Il y a des vendeurs de croûtes qui me donnent du bonheur tous les jours en regardant leurs peintures.
Lors d’un héritage, on m’a dit: «Choisis ce que tu veux.» J’ai choisi une petite toile de Constant Montald représentant un petit hameau dans la neige dans le Brabant. On sent qu’il y fait froid, mais à l’intérieur des habitations, on voit les lumières, les bougies, les cheminées et on a envie d’y entrer. On a envie de frapper à la porte pour partager le pain.
On m’en offrirait une fortune, je refuserais. Tout comme des dédicaces et dessins d’amis de la bande dessinée. Ils se plaignent que leurs dessins, même sur un bout de table, sont immédiatement à vendre sur E-bay ; chez moi, ils sont encadrés et mis en valeur et ne les voient que mes visiteurs. Banksy a peut-être voulu délivrer un message sur l’art et l’argent, mais moi, «La petite fille au ballon», je l’aimais bien. Intacte. Pourquoi Banksy a-t-il voulu peiner les vrais amoureux de l’art ?
La citation du début
« Si tu attends le mois d’octobre pour faire des poissons d’avril, tu attrapes plus de gens. » (Jean-Claude Van Damme)
Il y a deux ans
Li Wenliang était le scientifique qui avait alerté le monde entier sur le danger du Covid-19. Le 1er janvier 2020, les autorités chinoises l’ont incarcéré pour mensonges, fausses alertes et que sais-je ? Il est mort en prison. Ayons une pensée pour lui.
Ultracrépidarianisme
Ce mot qui a été choisi par les lecteurs du Soir en Belgique pour être celui de l’année 2021 (comme Déconfinement avait été celui de 2020). Il s’agit de discourir sur un sujet sans que l’on soit compétent. Ne mentez pas, vous connaissez beaucoup de ses adeptes et vous les avez sûrement rencontrés lors des fêtes. En cherchant dans mon petit carnet noir, j’ai vu que j’avais noté le terme en 2018, pas loin d’acratopote et de Matatu. Pas de panique, j’y reviendrai. Et maintenant, entraînez-vous à le prononcer. Un truc, scindez-le en trois: ultra-crépi-darianisme (comme darwinisme). Fastoche, quand même !
La citation de la fin
(A propos de ceux qui ne prennent pas de précautions lors de leurs investissements financiers) « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui nagent sans maillot. » (Warren Buffet)
Une petite dernière ?
Monsieur et Madame vont ensemble chez le médecin pour un contrôle de la prostate. Comme de juste, le médecin enfonce son doigt dans l’anus de Monsieur.
Lui : Aïe !
Elle : Ah, tu vois !