Métiers en pénurie. Dans mon petit carnet noir, dont il faudra que je parle un jour, j’ai collationné la liste de tous ceux qui se sont plaints en 2021. Plus exactement, de ceux qui estiment n’être pas assez nombreux pour exercer correctement leur profession. D’où des retards, des fautes, des manquements, j’en passe. Évidemment, la pandémie n’arrange rien parce qu’il y a maintenant des malades (comme les navigants de Brussels Airlines), des travailleurs en burn-out (ce truc inventé pour les salariés, parce que les indépendants doivent continuer à gagner leur vie), d’autres en grèves pour leur liberté et j’en passe.
En vrac, on trouve des magistrats (ah oui, les retards de la justice !), des postiers (vous aurez mes vœux en mars), des éboueurs (occupés à chercher leurs étrennes), des cheminots, des journalistes (ça, on s’en fiche), des médecins généralistes en province (il y a plus de clientèle en ville et il ne faut pas se déplacer), de femmes d’ouvrage… En revanche, c’est vrai, il y a trop de ministres.
J’en discutais juste avant les fêtes avec un balayeur de rue. Un courageux Congolais de souche avec un sourire d’une oreille à l’autre. Il me disait que sa société faisait de son mieux pour trouver du personnel, mais que « es Belges n’ont pas envie de travailler le matin dans le vent et la pluie, tout le temps debout et sans considération». Et il ajoutait : «C’est la même chose pour les trams, les bus, le métro, les femmes de ménage, les éboueurs, etc.» Ce qu’on appelle «les petits métiers», on se demande pourquoi.
Alors, ce sont les étrangers qui s’en chargent quand le chômage n’est pas plus intéressant que travailler, se lever tôt, rentrer épuisé chez soi. Il y a beaucoup à dire sur le sujet, mais en ce début d’année, je veux témoigner toute ma gratitude à ces hommes et femmes qui, pour travailler, font vraiment des métiers pénibles. Je les embrasse, comme je l’ai fait avec mon balayeur. Qui était surpris et ému.
La citation du début
« La vie est une cerise ; la mort est un noyau ; l’amour est un cerisier » (Jacques Prévert)
Ne pas confondre
Le podologue s’occupe des pieds et le pédalogue des pédalos.
B.A.
J’ai fait ma première Bonne Action de l’année: j’ai répondu à un bavard au téléphone. D’habitude, je le laisse s’exprimer sur mon répondeur.
Entendu sur RTL le 21/12
«Aqualibi : cinq mois après les inondations, ils retrouvent le plaisir d’être dans l’eau !»
Cycle infernal
Entendu sur TF1: «La France craint pour de futures pénuries d’électricité, mais elle sait qu’elle pourra compter sur ses voisins, dont la Belgique.» Quand on sait que la Belgique va fermer ses centrales nucléaires et interdire les usines à gaz, «tout en sachant qu’elle pourra compter sur la France en cas de carence des éoliennes», j’ai un tantinet le sentiment qu’on n’est pas sorti de l’auberge.
La citation de la fin
« Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie. » (Sénèque)
