Parallèlement à l’autoroute A20, je suis parti au nord de Limoges, vers le Haut-Limousin, essentiellement pour voir Oradour-sur-Glane. Il s’agit d’un lieu de Mémoire terriblement émouvant. Un village pris en otage par des Waffen SS ivres de rage le 10 juin 1944. Les quelques 650 habitants sont regroupés sur la place du village et assistent à l’incendie de toutes leurs maisons, sans exception.
Ensuite ils sont tout simplement massacrés, comme au tir forain. Femmes et enfants (plus de 150 !) compris. Même sous un soleil éclatant, l’endroit est lugubre : on a laissé tout le village en l’état, chaque commerce est encore identifié, les carcasses de voitures ont été laissées sur place, tout comme des vélos d’enfants ou une machine à coudre, par exemple. Terrible. On retient difficilement ses larmes.
Ce qui est magnifique, c’est qu’un nouveau village a été construit à 100 m du premier, et l’on dirait que la rue principale a été refaite à l’identique, et elle vit ! Au-delà de la bêtise la plus vile, de la cruauté incroyable, du déchaînement de haine, la vie est toujours la plus forte. N’hésitez pas, Oradour-Sur-Glane n’est qu’à 12 ou 15 km de Limoges, et s’y arrêter est une sorte de devoir de mémoire, même s’il fait toujours mal, et pour longtemps encore.
