Nouvel envol pour Lille Airport avec le groupe Eiffage

Hall départs © ENIA Architectes

Sur les deux prochaines décennies, pas moins de 170 M€ seront investis sur la plate-forme aéroportuaire lilloise pour, notamment, porter d’ici fin 2024, la capacité nominale d’accueil à 4 millions de passagers par an.

Le bruxellois Marc-André Gennart, appelé par Eiffage, vient d’embarquer dans le cockpit pour relever ce beau défi

Le groupe Eiffage, bien connu depuis des années dans le secteur de la construction/génie civil, affiche aujourd’hui de très sérieuses ambitions dans le secteur aérien.

La preuve avec deux opérations récentes : le rachat de 49,9% des parts détenues sur l’aéroport de Toulouse par un financier chinois et, plus spectaculaire encore, la prise de 90% du capital de la société de gestion de Lille Airport. Le solde des parts de l’aéroport nordiste est entre les mains d’Aéroport de Marseille.

Crédits Aéroport de Lille SAS / L Ghesquiere

Marc-André Gennart aux commandes

Le moins que l’on puisse écrire est qu’Eiffage n’entend pas faire de la figuration, attendre tranquillement que les dividendes tombent ou encore rester inerte dans ce qui est pour ce géant français un tout nouveau métier.

Eiffage s’est d’ailleurs préparé sérieusement à cette diversification en créant, en son sein depuis plus d’un an, un team dédié à ce déploiement aérien.

Au sein de cette équipe figure le belge Marc-André Gennart (photo), ex-CFO de Brussels Airport a qui Eiffage vient de confier, depuis ce 1er janvier, la direction générale de la plate-forme aéroportuaire nordiste.

90 millions d’investissement immédiats

C’est donc à cet ingénieur commercial sorti de l’UCL qu’est confié le gros chantier d’extension de l’aéroport lillois qui se mettra, d’ici 2024, en condition pour accueillir, avec tout le confort voulu, quelque 4 millions de passagers.

Ils étaient en 2019 quelque 2,2 millions, dont 10% de citoyens belges, à avoir embarqué ou à être descendu d’un appareil d’une des neufs compagnies qui assure des vols de et vers Lille. Soit une progression commerciale parfaitement en ligne avec les prévisions.

Vue aérienne © ENIA Architectes

Eiffage, avec une enveloppe de quelque 90 M€, entend donc doubler la capacité actuelle de l’aéroport en rénovant en profondeur l’existant mais aussi en construisant un nouveau hall d’accueil (en extension de ce qui existe déjà) et une nouvelle jetée d’ embarquement.

Les espaces horeca et les surfaces commerciales seront également augmentés, « avec le souci de privilégier dans cette offre les enseignes régionales et les produits locaux » souligne Edouard Aulanier, porte-parole de la société de gestion.

Préserver le mixte

Aéroport pouvant fonctionner 24H sur 24, Lille Airport (500 Ha terrains !), sur le plan de sa stratégie commerciale, entend sauvegarder à tout prix un mixte entre les compagnies régulières nationales, les low cost ou encore les compagnies charter.

Façade © ENIA Architectes

Pour nous limiter à ce seul exemple, la compagnie Ryanair, leader aujourd’hui en Europe, ne transporte à Lille qu’à peine 10% des passagers enregistrés en 2019.

Nous sommes donc très loin ici du modèle de Charleroi Airport où les Irlandais, avec 80% du trafic, font la pluie et le beau temps…..

L’ensemble des compagnies low cost contribue à plus ou moins la moitié du trafic lillois, la compagnie britannique Easy Jet étant passée en 1ère position l’an dernier , devant donc Air France en terme de passagers transportés.

Accroître le transport en commun

Soucieux de s’inscrire dans une philosphie de développement « vert », durable, le gestionnaire va déployer une offre accrue pour tenter d’augmenter l’arrivée des voyageurs par d’autres moyens que la voiture.

Parvis © ENIA Architectes

Avec une capacité d’accueil actuelle de 4.200 véhicules (une offre qui restera inchangée après 2023), l’objectif est de faire venir, par des transports en commun, quelque 17% des passagers contre seulement 5% aujourd’ hui !

A cet effet, les cadences des navettes de bus entre les gares TGV de Lille et l’aéroport vont être rapidement doublées (2 par heure) tandis que des négociations sont engagées avec les fameux cars « Macron » pour qu’ils desservent aussi l’aéroport.

Enfin, une offre ferroviaire, plus pointue, est également mise à l’étude.

Salle de livraison des bagages © ENIA Architectes

+600 emplois !

L’extension de la plate-forme ne sera évidemment pas sans conséquence positive pour l’emploi, direct et indirect.

« Au minimum, quelque 600 nouveaux emplois devraient, à terme, s’ajouter aux 1.600 postes de travail qui existent déjà » assure Marc-André Gennart, convaincu que davantage d’emplois seront générés.

A vérifier à la fin de la décennie qui s’ouvre…

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