Les vingt-quatre athlètes belges sélectionnés pour les Jeux Olympiques avaient demandé à être vaccinés en priorité et ils ont obtenu satisfaction. Sinon, c’était quarantaines, impossibilité de s’entraîner avant les compétitions et on en passe. Du coup, jaloux, les enseignants ont dit « Et pourquoi pas nous ? » Ben, parce qu’on nous a toujours dit que les gosses ne transmettaient pas le virus ! Ah, les experts se sont trompés ? Pas la première fois.
Les pompiers estiment être dans le même cas que les services médicaux et les éboueurs aussi. Je suppose que les ministres sont tous vaccinés (deux doses) et quelques autres personnes influentes. Sans doute aussi des bourgmestres, des responsables de partis, des députés, des magistrats, dites-moi le contraire.
Les équipages d’avions demandent à être prioritaires, tout comme mon libraire et mon épicier. Et après tout, je trouve que les journalistes, surtout spécialisés dans les voyages, devraient l’être aussi. Cela éviterait des tests PCR avant des voyages. Et d’ailleurs, ma concierge devrait être prioritaire, vu le monde qu’elle côtoie tous les jours dans l’immeuble. Et aussi le plombier qui passe de robinets en chasses dix fois par jour. Et le facteur qui fait signer tous ces colis à la con de produits qu’on ne veut plus acheter en magasin.
Les restaurateurs devraient être prioritaires pour des raisons évidentes. Tout comme les policiers, on n’en doute pas. N’excluons pas les douaniers. Ni les chauffeurs de taxi et de bus (et de trams) des transports en commun. Bien entendu, les vendeurs de petits commerces doivent être prioritaires. De même que d’autres métiers essentiels comme les tatoueurs, les esthéticiennes et les coiffeurs, je plaisante à peine.
Voyez-vous, tous les métiers s’estiment, sinon essentiels, du moins utiles. Ils vous expliqueront que, « sans eux », la vie ne serait plus la même et certainement plus compliquée. Regardez tous ceux qui travaillent autour de vous et demandez-leur si leur métier est essentiel et s’ils souhaiteraient un vaccin prioritaire. Je gage que la réponse sera affirmative. Nous sommes tous essentiels. Nous sommes donc tous prioritaires. On appelle ça « La société ».