Ça y est ! Le divorce entre Nike et Amazon est officiel. Nike a décidé de ne plus vendre ses vêtements et ses chaussures sur Amazon mais uniquement sur son site Nike.com.
Dans le milieu de l’e-commerce, cette information a fait l’effet d’une bombe. Pourquoi ? Mais parce qu’on nous répète tous les jours qu’un commerce ou une marque doit être là où se trouvent ses clients. Si les clients sont sur Amazon, alors il faut y être aussi. Et là, Nike dit adieu à Amazon ; ce qui prouve bien qu’il y a une vie sans Amazon.
C’est vrai toutes les marques ne peuvent pas se le permettre car Nike réalise quand même 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ce n’est donc pas la PME du coin. Ce divorce est néanmoins une bombe médiatique, car c’est un peu comme si Coca-Cola décidait de ne plus être dans les rayons de Carrefour ou de Delhaize. Pour Amazon, c’est aussi embêtant, car elle utilisait le nom de Nike pour montrer que son site était indispensable, pour ne pas dire incontournable.
Alors pourquoi ce divorce rapide, Nike n’était sur Amazon que depuis juin 2017, pourquoi changer d’avis après deux ans et demi de relation commerciale ? Nike n’a pas fait de commentaire, mais les experts pensent qu’il y a deux raisons à cela. La première, c’est qu’Amazon n’a pas réussi à lutter efficacement contre les contrefaçons. La direction de Nike en avait marre de voir sur le site du géant du commerce en ligne de fausses chaussures vendues 4 fois moins chères que les siennes.
Il y a aussi le fait qu’Amazon n’est qu’une plateforme, ce qui veut dire qu’elle ouvre ses étalages à de nombreux revendeurs sans contrôler au préalable la qualité des produits. Nike en a donc eu marre de tous ces intermédiaires, de tous ces revendeurs tiers. D’ailleurs, toute sa stratégie consiste à augmenter le trafic sur son site et à diminuer sa dépendance à l’égard des intermédiaires.
En se retirant d’Amazon, Nike prend un risque de diminuer sa visibilité, mais en revanche, l’entreprise renforce sa stratégie commerciale car Nike veut garder un contact direct et personnalisé avec ses clients. Or, le souci avec Amazon, c’est que le contact direct se perd et c’est Amazon qui en profite pour récolter un maximum d’informations commerciales sur les clients. On peut dire que Nike est en quelque sorte frappée du syndrome Apple. La firme à la virgule la plus célèbre du monde va jouer sur sa rareté, sa qualité et l’expérience client.
Voilà pourquoi Nike dit adieu à Amazon, reste à voir si d’autres grandes marques vont suivre le même chemin, est-ce que cela va servir de « jurisprudence » ou pas ?