En quête d’un port pour l’accueillir avec ses 726 passagers et 776 membres d’équipage, le paquebot Costa Victoria est finalement arrivé à Civitavecchia, le grand port italien situé près de Rome. De même, le Costa Diadema était annoncé comme devant y arriver samedi. Il y aurait eu aussi une suspicion de coronavirus, un membre d’équipage ayant été débarqué juste avant le départ du navire de Dubaï, le 14 mars, et testé positif au Covid-19.
Le Costa Magica et le Costa Favolosa, qui ont débarqué leurs passagers aux Antilles mi-mars, ont aussi connu des cas de coronavirus. Costa Croisières cherchait un port qui accepte de les accueillir, mais la compagnie a essuyé refus sur refus de la part des Etats insulaires de la région.
Grâce, sans doute, à l’intervention du puissant groupe américain Carnival Corporation, leader mondial de l’industrie de la croisière et maison-mère de la compagnie italienne, le navire et ses 900 membres d’équipage ont pu faire route vers Miami, où de nombreux paquebots sont déjà à l’arrêt et dont le port et le mouillage commencent à être sérieusement encombrés, tandis que le Costa Favolosa, avec un millier de membres d’équipage à bord, était quant à lui en attente près des côtes cubaines.
MSC, de Marseille à Gênes
Arrivé mardi matin à Marseille, le paquebot MSC Splendida a pu débarquer ses 1721 passagers, dont le retour chez eux était pris en charge par son armateur.
Mais les autorités françaises ont refusé la demande de MSC Cruises de pouvoir désarmer le navire dans les bassins phocéens mais, une fois ses derniers passagers débarqués, le navire a été contraint de reprendre la mer à la mi-journée et devrait finalement être accueilli dans le port de Gênes, où se trouve déjà le MSC Opera depuis trois semaines.
Plus compliqué encore a été le cas du MSC Fantasia, arrivant du Brésil et qui devait initialement rejoindre Marseille. Pour éviter une trop forte pression sur le port français, qui avait déjà accepté le débarquement de 800 passagers des Costa Luminosa et Costa Pacifica en fin de semaine précédente, le MSC Fantasia a été autorisé à accoster à Lisbonne, où il est arrivé le 22 mars.
Après inspection du navire, le débarquement a été autorisé mais, peu après sa descente, un passager portugais a été testé positif au Covid-19.
Embarquements interdits
Conséquence : les douanes et la police aux frontières portugaises ont refusé de laisser embarquer les passagers du paquebot à bord de lignes régulières, sur lesquelles MSC avaient réservé tous les billets d’avion.
C’est ainsi que 55 Français, qui devaient embarquer sur un vol Air France Lisbonne-Paris, ont trouvé portes closes à l’aéroport mardi et ont été renvoyés au bateau où, par ailleurs, deux autres Français avaient été oubliés… Dès lors, MSC Cruises a été obligée d’affréter des avions pour rapatrier les clients toujours bloqués à Lisbonne.
Epidémie en mer
Mais le cas le plus dramatique est sans doute celui du Zaandam, un navire de la compagnie Holland America Line Parti de Buenos Aires (Argentine) le 7 mars pour un tour d’Amérique du sud de deux semaines, il devait arriver le 21 dans le port chilien de San Antonio, près de Valparaiso.
Mais il a été confronté en cours de route à une épidémie supposée de coronavirus ayant déjà atteint 53 passagers et causé quatre décès et s’est vu refuser l’accès à tous les ports. Un autre navire de la compagnie s’est porté à son secours depuis Puerto Vallarta, au Mexique, pour lui apporter de l’avitaillement, du matériel, du personnel supplémentaire, notamment médical ainsi que des masques et des kits de dépistage du Covid-19.
Les deux navires se sont retrouvés au large de Panama. Une fois le transbordement en mer effectué, le Zaandam a pu reprendre sa route, franchir le canal de Panama et remonter jusqu’en Floride où il était attendu dimanche.
Même au chantier naval
Enfin, il n’est même pas nécessaire d’être en mer pour être confronté aux conséquences du virus. Dernier-né des Chantiers de l’Atlantique, le paquebot Celebrity Apex, qui devait être livré le 20 mars, n’a à son bord « que » l’équipage et des personnels de Celebrity Cruises, soit en tout plus de 1400 personnes, dont sept ont été testées positives au Covid-19.
Aucun malade ne nécessite à ce stade une hospitalisation et le rapatriement de l’équipage est à l’étude.
[Avec Mer et Marine]