Dûment inscrite au Patrimoine Culturel de l’UNESCO, la ville a gardé ses cicatrices de la guerre 27 années plus tard. Le célèbre pont de Mostar, reconstruit à l’identique, attire encore et toujours des milliers de touristes.
Les différentes communautés chrétiennes, musulmanes et autres cohabitent harmonieusement sans aucun signe (ou presque) extérieur de sectarisme. Les familles ont connu le pire et veulent maintenant vivre en paix.
Entre 1992 et 1995, 2.000 victimes et 24.000 réfugiés. Certains sont revenus, d’autres ont préféré rebâtir une nouvelle vie ailleurs. La diaspora Bosniaque est et reste toujours très active. Un des cimetières au centre-ville, est parsemé de tombes toutes marquées par le douloureux et même chiffre : 1993!
La Bosnie-Herzégovine reste un des pays le plus pauvre d’Europe avec un salaire moyen mensuel de moins de 350 euros, une pension de +/- 200 euros par mois (en monnaie locale, le kuta), et une sécurité sociale balbutiante.
Nous avons eu la chance de côtoyer un jeune guide local, bien éduqué et lucide quant à l’histoire de son pays, et surtout par rapport aux responsabilités politiques qui ont provoqué leur dernière guerre, après la mort de Tito, suivie par l’explosion de l’ex-Yougoslavie. Il dénonce d’ailleurs, sans détours, la corruption profonde qui ronge et reste répandue dans son pays.
Cela ne l’empêche pas de l’aimer et de rester attaché à ses racines ancestrales. Le pire, selon lui, ce sont les couples mixtes de l’époque (de religions différentes), dont chaque père de famille a été exécuté afin de briser cette cohésion culturelle qui s’était formée. Un crime contre l’humanité qui a, heureusement, été puni. Rappeler ou nommer les noms de ces auteurs criminels serait leur faire trop d’honneur.
Bref, la ville est aujourd’hui un petit joyau touristique avec son « vieux » pont… et ses plongeurs de haut vol, sa vieille ville, la mosquée de Koski Mehmed Pacha, la demeure Biscevic Lakisica de la période turque, l’ancien cimetière juif, le monastère franciscain et son église avec le plus haut clocher de la région, et j’en passe.
Conseillez et ne ratez pas cette visite.