En tête du box-office américain depuis sa sortie le 9 février, Mort sur le Nil, nouvelle adaptation cinématographique du roman d’Agatha Christie, a pour décor central un navire vapeur, typique de la Belle-Époque.
S’il apparaît sous le nom de Karnak dans le film (entièrement tourné en studio) de Kenneth Branagh, comme dans l’œuvre originale, ce bateau fut bel et bien inspiré à Agatha Christie par un vapeur existant, le Steam Ship Sudan, à bord duquel la reine britannique du polar effectua une croisière en 1933. Aujourd’hui, ce bateau à aubes croise toujours entre Louxor et Assouan, un siècle après sa mise à l’eau.
Un décor historique
Le Steam Ship Sudan est l’un des premiers navires de tourisme à naviguer en Haute-Égypte, à partir de 1921, à l’initiative de l’entrepreneur britannique Sir Thomas Cook. Le vapeur accompagne les prémices du tourisme au Moyen-Orient.
Après deux décennies dans la lumière, amenant archéologues et autres grands voyageurs à la découverte des sites de la vallée du Nil, le navire connaît une longue période d’ombre liée à l’histoire, le condamnant à rester à quai.
Dans les années 2000, le Steam Ship Sudan passe sous pavillon Voyageurs du Monde. Restauré avec le plus grand soin pour préserver son caractère d’époque, il devient l’emblème de la marque.
Un esprit centenaire et dans l’air du temps
À l’opposé des mastodontes croisant sur le Nil, le Steam Ship Sudan se résume à une petite vingtaine de cabines et une poignée de suites.
Parmi elles, la spectaculaire suite Agatha Christie, située à la proue, offre une vue cinématographique sur le fleuve et ses rives. Inaugurée début 2022, la suite 25, dite Odilo, rend quant à elle hommage à l’ingénieur à l’origine de la restauration du navire.
Car si l’esprit originel perdure dans le rythme des roues à aubes, dans la patine des ponts de teck et le lustre des cuivres, le bateau s’est offert une nouvelle jeunesse par le biais d’une habile mécanique utilisant l’eau du Nil et l’énergie solaire.
Deux ressources abondantes qui permettent de limiter la consommation de carburant. En réduisant ainsi son empreinte environnementale, le vapeur centenaire s’inscrit parfaitement dans un nouveau scénario de voyage.
Voir le programme de la croisière sur le Nil dans les pas d’Agatha Christie
