« Mort et chagrins sont des business comme les autres pour le numérique »

La Toussaint est derrière nous, l’occasion pour ceux qui pouvaient le faire de rendre hommage à un parent disparu. Mais qu’en est-il de ceux ou celles qui, pour des raisons de mobilité réduite ou d’éloignement géographique, n’ont pas pu fleurir la tombe de leurs parents ?

Auparavant, ce genre de question restait sans réponse. Plus maintenant, en tout cas plus en France, selon Le Figaro. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la révolution numérique intervient aussi le jour des Morts. En effet, deux Français, Yann Lepage et Flavien Jourdain, ont mis sur pied une application dénommée « En sa mémoire » et qui est destinée aux personnes qui n’ont pas pu se rendre dans les cimetières le 1er novembre ou qui souhaitent que le tombeau de leur proche soit entretenu toute l’année.

Et quand je vous dis que c’est un business comme un autre, il suffit de voir les formules proposées et dévoilées par Le Figaro. Vous pouvez opter pour la formule simple: entretien d’une tombe avec une plante fleurie pour 135 € ou, pour 169 € , vous pouvez opter pour une fleur en plastique plus résistante aux intempéries. Vous pouvez également prendre la formule premium avec quatre passages par an pour la somme de 324 €. Bien entendu, un bilan photo avant et après est à chaque fois envoyé aux clients.

« Décidément, le numérique s’immisce partout dans notre vie privée, y compris dans nos chagrins »

Quand je vous disais que cette application n’existe qu’en France, ce n’est pas tellement qu’elle soit complexe à créer. C’est surtout parce que cette société fait appel à six salariés qui couvrent pour l’instant 43.000 cimetières en France. Sans doute que lorsque le modèle sera bien établi, il pourra s’exporter, sauf si en écoutant cette chronique, l’un de nos auditeurs décide de copier le concept…

En France, le coup de pouce pour ce genre d’application est en réalité donné par les pouvoirs publics. Là-bas, la tombe est considérée comme une concession privée qui doit donc être entretenue par la famille. À défaut, elle peut être déclarée abandonnée et reprise par la Mairie. J’imagine que c’est un argument « immobilier » qui porte auprès des membres de la famille du défunt.

Pour le reste, comme toujours, chacun a son avis. Les uns se diront que décidément le numérique ou ses plates-formes s’immiscent partout dans notre vie privée, y compris dans nos chagrins qui deviennent des business pour d’autres. D’autres diront encore qu’un hommage au défunt ne peut pas se déléguer sans perdre sa signification. Et puis certains diront que c’est une facilité qu’il ne faut pas dénigrer et que c’est l’esprit qui compte, pas la forme. À chacun sa vision.

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