Disney est non seulement cette énorme galaxie de productions de films, mais aussi leur exploitation « au sol » dans 6 parcs : ceux de Californie et de Floride, de France, du Japon, de Chine et Hong-Kong. Mais films ou parcs, pour le grand public, c’est Disney, un acteur très important du tourisme de loisirs. Et Disney va mal. C’est un constat chiffré : la marque est passée de la 4e la plus aimée aux USA à l’une des 100 les plus détestées. La valorisation du groupe s’est écroulée, de 340 à 170 milliards de dollars en deux ans, et les actionnaires sont furieux. Comment cela a-t-il été possible?
Le CEO du groupe l’a reconnu : il a donné bien trop de place à certaines minorités très agissantes, adeptes du wokisme, cette idéologie des pays riches et libres, qui empêche les gens de vivre en bonne conscience. Quelques exemples ? Le plus fameux de tous, c’est l’auto-censure que Disney va appliquer à « La Belle au Bois Dormant », laquelle se réveille grâce ou à cause d’un baiser sur la bouche non-consenti ! Ce qui a fait rêver des centaines de millions de petites filles est devenu un crime dégoûtant. Il y a aussi la stigmatisation de certaines « races », pour peu qu’on puisse encore utiliser ce mot pourtant scientifique : dans « Les Aristochats », les méchants chats sont des siamois, c’est-à-dire « des jaunes ». Stigmatisation ! Quand on pense que dans les 50 premiers albums de Buck Danny, on parlait des « faces de citron »… ! Je n’évoque même pas Tintin, dont l’amitié avec Tchang ou avec Zorino n’a pas suffit à faire pardonner l’affreux colonialisme de Tintin au Congo.
On stigmatise aussi certaines minorités : les gros, par exemple. Horreur : on dit les personnes en surpoids. La grosse petite souris dans Cendrillon a fait rire des générations d’enfants, et Dumbo aussi, avec ses oreilles décollées. Mais c’était mal ! Condamnable !
Netflix est en train de vivre la même chute que Disney, pour les mêmes raisons. Pourtant, des parents commencent à réagir : ils disent en substance : arrêtez de faire de la politique et de la bien-pensance, arrêtez de nous envoyer des messages, racontez-nous de belles histoires, qu’on puisse encore emmener nos enfants dans les parcs sans subir de mauvaises leçons de morale à deux balles. Avec de belles musiques, aussi. Alors on pourra de nouveau se déhancher sur le jazz en folie des Bandar-Logs, les singes du film Mowgli, sans penser qu’il s’agirait, peut-être, à y regarder de près, d’une nouvelle stigmatisation proche du racisme. Non, c’est une œuvre d’art emballante, c’est tout.