L’alliance du Manifeste européen du tourisme, la voix du secteur européen du voyage et du tourisme, appelle les États membres à s’accorder d’urgence sur des restrictions de voyage harmonisées et à assurer une mise en œuvre rapide pour aider le secteur à survivre à cette crise sans précédent.
Dans le sillage d’un ralentissement économique dramatique attendu, il est crucial que les voyages au sein de l’UE et de l’espace européen élargi (y compris l’EEE, le Royaume-Uni et la Suisse) soient soigneusement et rapidement rétablis. En outre, une coordination internationale visant à rétablir les voyages transatlantiques donnerait un élan vital au secteur des voyages et du tourisme.
Le secteur européen des voyages et du tourisme est l’écosystème le plus touché par la crise du coronavirus en raison des restrictions de voyage insuffisamment coordonnées, de la baisse de confiance des voyageurs et de la diminution de la demande des consommateurs.
Alors que de nombreux Européens souhaitaient voyager à nouveau pendant l’été, les restrictions frontalières incohérentes et en constante évolution, ainsi que la confusion concernant les exigences en matière de quarantaine et de tests, ont provoqué une frustration tant chez les entreprises que chez les voyageurs, décourageant les réservations et nuisant à la matérialisation des voyages de loisirs et d’affaires.
Appel aux États membres
Les professionnels du tourisme appellent les États membres à approuver d’urgence la proposition de la Commission européenne et à
- Établir des critères et des seuils communs pour déterminer le risque épidémiologique, y compris un système commun de codage par couleur pour identifier les zones à risque. Ces critères devraient être évalués à un niveau régional détaillé, en tenant compte des facteurs géographiques pertinents (en particulier les îles).
- Mettre en œuvre des mesures communes à mettre en place au départ et au retour des zones à risque et notamment :
- Remplacer la nécessité de mettre en quarantaine les voyageurs par des tests et un traçage complets et rentables
- Éviter les restrictions générales à la libre circulation en mettant en œuvre des mesures plus ciblées et limitées dans leur portée géographique
- Éviter d’imposer des restrictions de voyage aux passagers en transit
- Convenir de règles communes pour demander, le cas échéant, les résultats négatifs des tests COVID-19 avant le voyage
- Assurer l’interopérabilité des applications de recherche des contacts dans l’UE et l’harmonisation des formulaires de localisation des passagers sur la base de normes internationales.
- Suivre un processus commun structuré et transparent afin de publier des informations claires, complètes et opportunes sur les restrictions de voyage, le cas échéant. Les informations devraient également être disponibles sur la plateforme web Re-open EU.
Recréer 10 millions d’emplois
Depuis le début de la pandémie COVID-19, le secteur réclame une meilleure coordination entre les États membres et une approche européenne harmonisée des restrictions de voyage et des mesures de sécurité. Une telle approche permettra de rétablir la confiance des voyageurs et aidera le secteur à se redresser lentement, en protégeant des millions de moyens de subsistance, d’emplois et d’entreprises.
En attendant le retour de flux de visiteurs importants, il est nécessaire de continuer à soutenir financièrement le secteur afin que l’écosystème du tourisme européen permette à l’économie de retrouver un emploi le plus rapidement possible.
Prouvant l’importance de la reprise du tourisme en tant que catalyseur de la relance économique européenne, les dernières recherches du WTTC montrent que chaque augmentation de 2,7 % des flux de voyages générerait ou ramènerait un million d’emplois dans le secteur.
L’harmonisation du patchwork incohérent des règles COVID-19 et des conseils de voyage en Europe pourrait entraîner une augmentation du nombre de voyageurs pouvant aller jusqu’à 27 %, ce qui recréerait 10 millions d’emplois dans le secteur des voyages et du tourisme en Europe.