« Merkel a transformé le malade allemand en champion économique »

Les Allemands ont voté. Et ils ont voté en faveur d’Angela Merkel, même si sa victoire a été polluée par l’arrivée de la droite nationaliste. Ce point noir ne doit cependant pas cacher les excellents chiffres économiques de l’Allemagne qui plaident en faveur de la gestion rigoureuse de la chancelière allemande.

Douze ans après sa première élection, Angela Merkel affiche un bilan exceptionnel. Les caisses de l’État sont pleines, avec 25 milliards d’euros d’excédents en 2016. Le taux de chômage est très faible à 5,7%, c’est même le plus faible taux depuis 25 ans. L’Allemagne peut se targuer d’une population active à son plus haut niveau historique, avec 44 millions de personnes qui ont aujourd’hui un job, même s’il est parfois à temps partiel ou pas très bien rémunéré. Le pays affiche aussi une croissance au beau fixe, puisqu’elle frôle les 2%. Les exportations sont également en pleine forme, puisque l’excédent commercial était de 253 milliards d’euros en 2016. Pour un pays qui était qualifié « d’homme malade » de l’Europe en 2005, Angela Merkel peut donc se targuer d’avoir accompli un travail de titan.

« Angela Merkel peut se targuer d’avoir accompli un travail de titan »

Il n’y a pas de miracle pour expliquer ces chiffres extraordinaires, mais une succession de bonnes pratiques, comme l’a souligné la presse économique. La première bonne pratique, c’est la cogestion des entreprises. Les salariés sont représentés au conseil de surveillance des sociétés et cela permet d’éviter pas mal de conflits: en échange par exemple d’un maintien de l’emploi, ces syndicats ont accepté une modération salariale qui a permis à l’Allemagne de rester compétitive.

Une autre raison, c’est qu’à l’inverse de ses voisins qui se sont rués sur les services, l’Allemagne a maintenu son tissu industriel et cette stratégie s’est avérée payante quand les pays émergents ont décollé. Tous ont voulu des biens d’équipements « Made in Germany » réputés pour leur fiabilité et solidité.

Un autre atout, c’est que, à l’inverse de la France par exemple, les PME allemandes sont dispersées un peu partout dans le pays. À la limite, dans chaque région, il y a des PME qui sont des leaders mondiaux sur leur marché. Cette absence de concentration dans une ou deux régions permet une meilleure cohésion sociale en Allemagne.

Bien entendu, il y a aussi des points noirs dans la nouvelle économie allemande, et notamment une montée des inégalités en raison des bas salaires qui concernent 20% des salariés. À côté de l’arrivée des migrants, c’est aussi l’une des explications de la montée de la droite nationaliste en Allemagne.

Et puis, un autre point noir, c’est la démographie. En 2060, l’Allemagne sera habitée par des seniors et la population passera de 82 millions à 67 millions d’habitants. Et faute d’avoir assez de cotisants, il sera impossible de payer les dépenses sociales que cela implique.

Ces divers points noirs n’empêchent cependant pas de saluer une réussite exceptionnelle. Celle d’une femme qui au gré de cette élection est aussi devenue la présidente officieuse de l’Europe !

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