Brussels Airlines s’est fait allumer, c’est le moins qu’on puisse dire, pour une publicité jugée de mauvais goût : on y voyait un enfant dans une piscine à l’eau bien claire retenir sa respiration, avec le slogan: «Allez ! On tient bon». Rien de choquant selon toute apparence, sauf quand on a l’esprit mal tourné.
Certains, en effet, y ont vu une moquerie envers la population de l’Est de la Belgique qui a copieusement souffert des inondations dramatiques de juillet dernier. Comme si l’on pouvait confondre l’eau claire d’une piscine avec les torrents de boues et de débris du mois de juillet. Et puis on voit l’interview de l’une des personnes ayant déposé plainte, et tout à coup on comprend.
En fait, on prend le prétexte d’une vague ressemblance (l’aspect liquide) entre les eaux d’une piscine et celles d’une inondation pour stigmatiser une fois de plus l’aviation ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit, l’intervenant trouvant indécent que l’on continue à voler en avion. L’avion est source de pollution, nous explique-t-il ; on le savait. Mais il ne compare pas avec d’autres sources de pollution, puisque son intervention est purement politique et ne vise qu’un seul secteur, celui du voyage, dont il déclare que c’est une activité non essentielle.
Ce monsieur enseigne l’écologie, et non l’économie. On s’en serait douté. L’écologie est au cœur de nos préoccupations, mais l’économie aussi, avec les emplois induits et le commerce qui garantit notre niveau de vie. Il n’est pas simple de concilier les deux, mais ce n’est pas avec de la mauvaise foi qu’on y arrivera. En attendant, il a eu son coup de pub.