L’histoire est toujours en marche avec l’extension de la ville au siècle dernier sur la rive gauche du Rhône et ensuite l’aménagement récent de l’écoquartier de la Confluence qui dessine la pointe de la presqu’île, là où la Saône rejoint le Rhône.
A l’étroit sur la Presqu’île la ville franchit le Rhône et investit les anciens bras du fleuve qu’on appelle des brotteaux. Aujourd’hui elle s’étire autour de la gare Part-Dieu et de la tour du même nom qui de loin fait penser à un crayon. Le métro nous mène jusqu’à l’ancienne gare des Brotteaux qui vaut le détour. Edifiée en 1908, c’était la première gare de Lyon qui permettait de raccorder Paris, Marseille et Genève. Avec ses 153m de long et un bâtiment central de 21m de haut, elle est somptueuse.
L’horloge extérieure en est le point de mire et les blasons de la longue frise qui souligne la toiture figurent les villes traversées par la compagnie P.L.M. (Paris-Lyon-Marseille). Toute la charpente métallique recouverte d’ardoises plates est couronnée par des éléments de ferronnerie ouvragés. L’arrivée du TGV va cependant signer l’abandon de cette gare. Classée monument historique et restaurée, le site a été racheté par un commissaire-priseur lyonnais qui en a fait une prestigieuse salle de ventes dont l’activité est assurée depuis 2008 par Claude Aguttes, cinquième commissaire-priseur de l’Hexagone.
Au début du 20ème siècle la création de cette gare a métamorphosé ce secteur de Lyon qui est devenu résidentiel et commerçant. De nombreux bars et restaurants y ont trouvé leur place et le quartier possède une âme riche qui attire les Lyonnais, d’autant qu’à deux pas s’ouvre un des poumons verts de la ville, le parc de la Tête d’Or et ses 105 ha d’espaces de détente, entièrement gratuits de surplus.
Le premier dépaysement commence avec un vaste jardin tropical luxuriant dans de belles serres de fonte et d’acier sous une toiture en anse de panier. Tous les continents y sont représentés. Le jardin botanique extérieur s’étire aux alentours avec une impressionnante variété florale. On dit que la volonté du paysagiste était de proposer aux Canuts des modèles de fleurs à reproduire.
Des arbres sont plantés par bouquets et des allées conçues en lacets pour laisser place à de vastes pelouses où s’égayent les promeneurs pour s’y offrir une sieste ou une pause. Un lac de 16 ha attire les amateurs de canotage. Sans transition on se retrouve dans un jardin zoologique où 3 girafes, des lémuriens, des antilopes et un zèbre cohabitent en semi-liberté dans la plaine dite africaine bordée d’un plan d’eau où nagent des pélicans et des flamants roses. Des plaines de jeux et des spectacles de Guignol complètent cette joyeuse escapade qui nous fait presque oublier la ville trépidante toute proche.
La Confluence, un précis d’architecture contemporaine
Lyon offre ici sa facette résolument avant-gardiste. Anciennement on y trouvait sur près de 150 ha, un marché de gros et le port Rambaud qui alimentait la ville en marchandises arrivant par le fleuve, ainsi que des usines qui ont peu à peu fermé fin du siècle dernier, laissant un paysage d’entrepôts vides et abandonnés. Une situation qui a permis dès 2003 l’éclosion d’un projet urbain de grande ampleur où mixité des bâtiments et des habitants, qualité architecturale, performance environnementale, confort d’usage et qualité de vie ont toujours guidé les architectes pour construire un quartier vivant.
Autour de la Darse, un bassin creusé pour que le fleuve s’invite encore davantage dans la ville, plusieurs bancs permettent de se poser et d’admirer ce nouveau paysage urbain. Le quartier est maillé de nombreuses stations de transports en commun dont un vaporetto permet de relier en douceur le centre de Lyon tout en offrant une découverte des berges de la Saône.
En effet les anciens docks sont devenus un pôle d’activités médiatiques et l’une des vitrines de la reconversion architecturale du quartier. On retient surtout le « rectangle vert pomme », siège de la chaîne de télévision Euronews et le « cube orange », siège du groupe Cardinal, tous deux signés Jakon&McFarlane. La balade piétonne tout comme la piste cyclable entre les nouveaux bâtiments et les péniches dont certaines sont reconverties en chambres d’hôtes s’avèrent bucoliques et elles débouchent sur le Musée des Confluences.
Figure de proue à l’entrée sud de la ville pour tous les croisiéristes, au point de confluence de la Saône et du Rhône, la silhouette insolite de ce musée rappelle le Guggenheim de Bilbao en version aplatie.
Inauguré en 2014, il mérite l’enthousiasme qu’il suscite. D’emblée on s’étonne quand on y pénètre par le Cristal, un espace monumental dont l’armature de verre s’élève à 33 mètres pour permettre par transparence d’offrir une image du monde connu. On se laisse absorber ensuite quand on se glisse derrière les portes qui ouvrent les 4 portes de la connaissance. Le musée répond à quatre questions universelles : qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ? que faisons-nous ? Un voyage étonnant entre des centaines d’objets exposés, dont certains peuvent être touchés, qui tissent des passerelles interpellantes.
Lire les deux premières parties du reportage :
Lyon : la capitale des Gaules au fil de l’eau, entre Rhône et Saône (1/3)
Lyon : la capitale des Gaules au fil de l’eau, entre Rhône et Saône (2/3)
Pratique
Infos : ONLYLYON tel est le logo de l’office du tourisme cet été, installé sur la place Bellecour au cœur de la ville www.lyon-france.com
Se nourrir : Pour se changer des petits bouchons du Vieux-Lyon, rien de tel que la cuisine du marché créative dans un décor d’époque www.brasseriedesbrotteaux.com
Guide : Particulièrement précis et maniable, le Cartoville de Gallimard à tout petit prix est idéal pour circuler dans la ville et il tient très bien dans la main www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD-LOISIRS/Cartoville