L’UNESCO a été informée fin septembre par plusieurs sources que l’action militaire était en train de s’intensifier aux abords et sur le site archéologique libyen de Sabratha, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1982.
Compte-tenu de la situation, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, appelle toutes les parties en présence à mettre un terme aux violences et à garantir la protection du patrimoine culturel inestimable de Sabratha, notamment du musée archéologique. La Directrice générale a souligné la nécessité de protéger le patrimoine culturel en période de conflit, comme l’a recommandé le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 2347 notamment.
« J’appelle toutes les parties à assurer la sauvegarde du patrimoine culturel unique de Sabratha. J’en appelle à tous pour que les sites du patrimoine culturel et leurs environs immédiats ne soient pas pris pour cible ou utilisés à des fins militaires, conformément aux dispositions de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Le patrimoine libyen est l’expression d’une mémoire commune du pays et sa protection est un élément clé de la réconciliation nationale, de la résilience et d’une paix durable. Le patrimoine culturel doit rester en dehors des conflits », a déclaré Irina Bokova.
Comptoir phénicien drainant les produits de l’Afrique intérieure, le site archéologique de Sabratha fit partie de l’éphémère royaume numide de Massinissa avant d’être romanisée et reconstruite aux IIe et IIIe siècles.
« L’UNESCO s’engage à travailler avec tous les professionnels de la culture en Libye pour renforcer les mesures d’urgence en faveur de la protection du patrimoine culturel et permettre d’évaluer, de documenter et d’assurer un suivi du patrimoine. Nous ne ménagerons pas nos efforts pour aider les Libyens à protéger leur patrimoine, source de dignité et de confiance pour l’avenir de tous les Libyens », a poursuivi Irina Bokova.