Amazon n’en finit pas de perturber le secteur de la distribution. La société s’attaque au dernier avantage des boutiques de textiles : à savoir la cabine d’essayage. Aujourd’hui, Amazon souhaite vaincre les réticences des consommateurs qui veulent essayer leurs vêtements AVANT de les acheter.
Les actions de groupes de distribution, comme Delhaize ou Carrefour, ont chuté à cause d’Amazon. Soit parce qu’Amazon s’attaque de front à ces distributeurs en rachetant une chaine de magasins physiques, spécialisée dans les produits bio. En clair, Amazon vient en confrontation directe sur leur terrain, celui de la distribution physique.
Soit, une autre fois, les actions de ces mêmes distributeurs tremblent à nouveau car Amazon décide de baisser le prix des produits bio vendus dans ses magasins en dur, ce qui est à nouveau un sale coup pour le secteur de la distribution. Une récente enquête en France ayant encore démontré que c’est sur ce segment du bio que se sucrent les chaines de distribution.
Après avoir perturbé le secteur de la distribution, Amazon veut également perturber le secteur textile. Vous vous dites qu’Amazon vend déjà les produits textiles de certaines grandes marques – et c’est vrai. Mais il faut reconnaître que la majeure partie des ventes de textiles, via Amazon, porte sur des tee-shirts, des chaussettes ou des sous-vêtements. Bref, des produits qu’il ne faut pas essayer ! Le dernier avantage des boutiques physiques restant la cabine d’essayage. Ce n’est qu’en cabine d’essayage que vous pouvez voir si une paire de jean vous va à ravir ou pas.
L’ogre Amazon n’a pas fini de faire parler de lui
C’est justement pour compenser ce désavantage qu’Amazon va lancer un nouveau service dans le cadre de son service premium 88 euros par an ; vous savez, c’est ce service qui vous permet de bénéficier d’une livraison gratuite en deux jours ou d’accéder à un catalogue de films ou de séries en streaming.
Demain, grâce à ce nouveau service appelé Prime Wardrobe, vous pourrez commander plusieurs tailles et modèles d’un vêtement pour les essayer chez vous. S’ils ne vous plaisent pas, c’est simple, vous avez une semaine pour les renvoyer. Au final, vous ne paierez que les vêtements que vous aurez décidé de garder. Exactement comme vous le feriez dans une cabine d’essayage.
La seule différence avec le monde physique, c’est que les retours dans l’e-commerce coûtent chers, très chers.
Ainsi pour vous motiver à garder un maximum de vêtements chez vous, Amazon a mis en place un système de remises ; si vous gardez 3 ou 4 articles, vous avez 10% de remise, et si vous en gardez 5 ou davantage, alors la remise monte à 20% et ainsi de suite. C’est une manière astucieuse pour Amazon d’éviter des retours en veux-tu en voilà.
Comme vous vous en doutez, même si ce service est encore en test aux Etats-Unis, sa simple annonce a fait chuter les actions du secteur textile. Conclusion: Amazon est devenu un ogre affamé et quasi aucun secteur ne semble échapper à son appétit. Ce n’est pas étonnant que Jeff Bezos, son fondateur et patron, soit devenu pendant quelques heures l’homme le plus riche du monde devant l’indétrônable Bill Gates.