Menée entre le 23 mai et le 13 août et publiée le 26 novembre dernier, elle montre que prendre un train entraîne un sur-risque d’infection de 30%, soit autant que le covoiturage sans masque, mais moins que dans le taxi et l’avion.
Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF, avait réagi rapidement sur cette dernière étude de l’Institut Pasteur sur les lieux de contamination par le SARS-CoV-2. S’il ne contestait pas les chiffres et «le sérieux de l’Institut Pasteur», il remarquait que l’étude était «basée sur des données empiriques». Et d’affirmer que depuis le début de la crise sanitaire, «il n’y a eu aucun cluster, pas d’absentéisme particulier» parmi «les contrôleurs, qui passent leur vie dans les trains».
Le PDG assure aussi que les trains sont aérés très régulièrement: «comme si vous ouvriez les fenêtres chez vous toutes les six minutes dans les trains régionaux, et toutes les neuf minutes dans les TGV». «Tous les matériels sont complètement désinfectés, au moins une fois par jour», ajoute-t-il.
Et depuis, rien, silence radio… Jusqu’à hier
Interrogé sur le sujet ce mercredi 08 décembre sur la radio Europe 1, Jean Baptiste Djebarri, ministre des transports, s’est voulu rassurant. «C’est la 1ère étude sur la corrélation virus et mode de transport. On prend acte de ce qu’elle nous dit ».
Toutefois, il rejoint l’avis du PDG de la SNCF sur la corrélation difficile a estimer entre virus et transport et la difficulté de comparer les différentes façons de se déplacer face au Covid. Certes. Un constat d’ailleurs reconnu par l’Institut Pasteur (selon le ministre) dont les résultats de l’enquête peuvent être consultés sur le site de l’institut… On fait quoi ?
Une hypothèse qui vaut ce qu’elle vaut et qui m’est venue en écoutant le ministre des transports hier matin. Peut-être parce que les réservations de la SNCF « sont en augmentation de 50 % cet hiver. Les Français ont réservé en amont », a confirmé Baptiste Djebarri qui a précisé qu’il y aura donc «le plus de trains possibles. Certains sont déjà complets »… Imaginez s’il fallait rembourser les billets ? Sans oublier le manque à gagner des stations qui ont connu une année blanche l’hiver dernier ? Et comment les exclus des pistes voteront à la présidentielle française dans moins de 5 mois. Mais j’ai sans doute mauvais esprit…