Pensionnaire d’un zoo voisin de son tout premier hôtel, c’est un toucan — et non un faucon, comme on aurait pu s’y attendre — qui est l’emblème et le symbole de la chaîne hôtelière Van der Valk, restée une entreprise familiale. Un cas sans doute unique dans le secteur.
C’est dans les années 30 que le Néerlandais Martinus Van der Valk a fondé un café-restaurant qui allait être la base de lancement de la chaîne hôtelière qui porte toujours son nom. Car chaque unité est nécessairement la propriété d’un Van der Valk ou de l’un de ses descendants : si la chaîne compte aujourd’hui plus d’une centaine d’hôtels, c’est que la famille en est à la cinquième génération. Et si le groupe possède sa propre centrale d’achats, chaque propriétaire est indépendant et, autre curiosité, sans aucune connexion financière avec les autres !
Plus des deux tiers de ces établissements se situent aux Pays-Bas, où 12 projets sont encore en développement, mais on en compte une quinzaine en Allemagne, un en Espagne, deux en France, dont un à Saint Aygulf, sur la Côte d’Azur, et deux autres aux Antilles néerlandaises. En Belgique, le groupe en exploite déjà une douzaine, et bientôt quinze*.
Il s’agit généralement d’hôtels de taille moyenne, d’une centaine de chambres, comme à Verviers, avec quelques exceptions comme celui de Diegem (246), dans les parages de Brussel Airport. Avec une obsession : offrir un service de qualité supérieure tout en conservant des prix accessibles au plus grand nombre.
Une histoire peu banale
L’Hôtel Verviers, pour sa part, propose 100 chambres, décorées avec élégance, dont des suites nuptiales et junior, munies de leur propre jacuzzi. Une grande brasserie, neuf salles polyvalentes et une piscine extérieure chauffée complètent l’équipement de l’hôtel, qui offre aussi, comme d’ailleurs à Diegem, Nivelles et Arlon, huit bornes pour voitures électriques qui permettent, en 20 minutes, de recharger les batteries pour 400 nouveaux kilomètres d’autonomie.
Situé en bordure de la ville éponyme, l’Hôtel Verviers raconte une histoire peu banale. Installé dans l’ancien entrepôt des douanes de la gare, il a fait l’objet d’une réhabilitation audacieuse. La région n’étant pas avare de sources chaudes, on a fait appel à la géothermie pour chauffer les bâtiments.
Mais alors que les hôtels s’installent généralement dans une « zone » d’activités existantes, c’est, dirait-on, l’Hôtel Verviers qui a créé l’activité : depuis son implantation, toute une zone commerciale s’y est développée tout à côté.
On y trouve notamment des cinémas, un casino et… le Musée du Chocolat, imaginé par le chocolatier Darcis qui y vend aussi de merveilleuses tartes au riz, la spécialité locale. Un hôtel, moteur de l’économie de cette ville à bien des égards sinistrée — son magnifique théâtre à l’italienne attend toujours sa restauration promise… — mais où l’esprit d’entreprise n’est cependant pas mort.
Le poids de l’environnement
Pour être complet, il faut dire que l’implantation d’un nouvel hôtel par la famille Van der Valk ne doit tout de même rien au hasard.
Aux alentours immédiats de Verviers, on ne compte pas moins de 14 zonings industriels et des centres de recherche et développement qui apportent à l’hôtel une clientèle « corporate » qui constitue le tiers de son achalandage.
Un autre tiers est apporté par le secteur MICE, grâce par exemple à la proximité du circuit de Francorchamps. Le troisième tiers, enfin, est constitué par la clientèle de loisirs, notamment à l’occasion de grands événements dans un rayon d’une trentaine de kilomètres, comme le jumping d’Aix la Chapelle ou le Salon des Antiquités de Maastricht.
Sans oublier bien entendu, encore plus proches, les Francofolies de Spa et les opportunités « nature » qu’offre l’extraordinaire environnement de Verviers, aux portes de la forêt ardennaise au sud ou du plateau des Hautes Fagnes et des cantons de l’est.
Résultat, pour le moins inattendu : un taux d’occupation moyen de 79 %, pour un Revpar qui oscille entre 79 et 82 €.
On l’attend un peu plus élevé pour l’hôtel prévu à Liège —dont l’excellent Michel Pauquet assure aussi la commercialisation — qui devrait s’ouvrir en juillet, après plusieurs reports successifs de la date, à l’emplacement de ce qui fut le Holiday Inn, à côté du Palais des Congrès.
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(*) Anvers, Beveren, Bruges, Brussels Airport, Charleroi Airport, Brasschaat, Gand (2), Mons, Nivelles-sud, Verviers et Arlon, auxquels s’ajouteront bientôt ceux de Liège, Charleroi et Malines.