Les milliardaires préfèrent les ports espagnols, croates ou italiens à ceux de la Côte d’Azur. Les professionnels du secteurs s’inquiètent.
Les ports de la Côte d’Azur, fleurons de l’économie locale, voient disparaître année après année leurs clients parti mouiller en Espagne ou Italie. La raison en est toute simple: la fiscalité et la réglementation sociale sont plus avantageuses. Les infrastructures le sont tout autant.
Des hommes politiques tels Renaud Muselier, Christian Estrosi et Hubert Falco s’en sont ému dans la presse française ce mercredi.
Un chiffre d’affaire en baisse de 30 %
Depuis 2017, la perte (en chiffre d’affaire) du port emblématique de Saint-Tropez (photo ci-contre) serait de 30%, celle de la rade de Toulon de 40%.
Le port d’Antibes, connu pour son fameux « quai des milliardaires » et plus grosse escale de yachting d’Europe subirait le même sort. C’est du moins ce qu’estime la chambre de commerce et d’industrie (CCI)
Comme souvent en France, c’est l’Europe qui en serait la cause. La France a récemment appliqué de matière stricte une taxe sur le gasoil imposée par un arrêt européen. Dans le même ordre d’idée, un décret de mars impose aux armateurs de cotiser pour leurs marins résidents.
Un effet taxation
Les élus livrent des exemples: « Faire un plein de gasoil maritime en Italie pour un yacht de 42 mètres permet d’économiser près de 21.000 € par semaine en raison du différentiel de taxe et le surcoût annuel en France lié aux charges sociales s’élève à 300.000 € pour un équipage de 7 personnes ». Les chantiers se perdent et « les quatre plus gros distributeurs de gasoil maritime de la région ont perdu 50 % de volume pour la saison estivale en 2017 ».
Les élus demandent l’harmonisation urgente des réglementations fiscales au niveau européen. En France, répètent-ils, « les cotisations sociales sont passées de 15 à 55% ». La Ministre des transports, Elisabeth Borne, est dès lors invitée à prendre une décision.
La Tunisie encore moins chère
La Tunisie lorgne également sur ce potentiel « milliardaire » en proposant des marinas à prix fracassés. A Bizerte, une infrastructure quasi similaire casse les prix par rapport à l’offre Italo-hispanique existante.
Il y a de fortes chances que si la réglementation européenne est appliquée au niveau européen, Tunis soit le premier bénéficiaire de la chose.