Chez notre confrère Tom.travel, Cyril Blanchet se pose la question. La question n’est pas si anodine, d’autant que la crise du Covid-19 a de nouveau mis en avant des théories du complot dans le débat public.
Le complotisme reste la formation la plus rapide pour devenir spécialiste d’un sujet complexe. Associé à l’imaginaire, il s’ensuit un festival de raccourcis, d’interprétation et d’analyses personnelles pour remettre en cause les versions officielles, car après tout « pas de coïncidence sans conspiration ». De nombreuses théories se développent ainsi, notamment sur les réseaux sociaux.
La plus controversée : le Moon Hoax. En émettant des réserves sur les premiers pas sur la lune, ses adeptes se basent sur les photographies partagées par la Nasa pour remettre en cause le pouvoir d’influence américain pendant la guerre froide. Avec la multiplication des promesses visant à développer le tourisme spatial, décrocher la lune reste un objectif valorisant pour assoir sa légitimité technique.
La plus absurde : la Terre est plate, entourée par un bloc de glace, la Nasa trafiquant la réalité. Les transporteurs ne pouvant nier l’existence d’une terre plate, ils deviennent des acteurs majeurs de ce complot planétaire.
La plus historique : la pyramide de Khéops serait en réalité une capsule temporelle, un vaisseau spatial ou une antenne extraterrestre. Notons que la France dispose aussi de sa pyramide, œuvre de l’architecte japonais Ieoh Ming Pei : la pyramide du Louvre serait en réalité l’œuvre d’un complot Illuminati, ou comment mépriser un travail d’architecture remarquable en l’associant à un complot facile.
La plus troublante : les extraterrestres. Les théories sur l’apparition des extra-terrestres ne sont pas récentes et prennent souvent part dans les réalisations de civilisations anciennes (lignes de Nazca, pyramides d’Égypte, ensemble de Stonehenge, statues de l’Ile de paques).
Plutôt que de valoriser la recherche archéologique ou l’acceptation de ne pas tout connaître, les extra-terrestres sont souvent la solution la plus plausible. Néanmoins il reste une source d’anecdotes inépuisables pour créer du doute, rythmer une visite et développer certains lieux touristiques.
La plus médiatique : les manipulateurs. Parce-que les mainstream media seraient aux crochets des Illuminati, des francs-maçons, ou des reptiliens, il devient difficile de croire aux paroles publiques. Selon Jean-Bruno Renard (sociologue), « des individus ont de ‘bonnes raisons’ de croire à des idées conspirationnistes » qu’elles soient culturelles (perte de confiance généralisée en la politique, les médias, la recherche, etc.) ou spécifiques (âge, position politique, etc.).
La plus redoutable : l’imposture climatique. Cette théorie repose sur un déni du réchauffement climatique, malgré un consensus scientifique quasi général, à l’exception de Claude Allègre, pourtant géochimiste de renom et qui fut ministre de l’Éducation Nationale française dans le gouvernement Jospin, pour qui créer un mythe autour du réchauffement climatique permettrait aux chercheurs d’obtenir des financements et de continuer leurs recherches…
La plus surprenante : les chemtrails : ici, on considère que les traces blanches constituées dans le sillon des avions sont en réalité des substances toxiques pour réguler la population ou lutter contre le réchauffement climatique.
Face à ces théories, un collectif de 77 scientifiques a confirmé qu’il s’agissait de condensation, ce qui n’empêche pas la multiplication de groupes sur les réseaux sociaux pour recenser et partager les photos de chemtrails.
La plus technique : la 5G, pierre angulaire des nouvelles technologies. Le développement du réseau devient un impératif pour apporter une qualité de navigation et d’échange essentielle aux solutions numériques.
Cependant, il peut être perçu comme un vecteur de maladies (Cf. coronavirus). Évidemment, cette connectivité s’accompagne d’une puce RFID injectée lors des vaccins pour maitriser notre santé.
La plus subtile : les données utilisateurs. On considère que les géants du numériques récoltent nos données pour manipuler notre consommation et plus globalement le monde. Ce qui est problématique, c’est que cette théorie s’est révélée être vraie et illustrée.
En récoltant nos données sur Facebook, l’entreprise Cambridge Analytica a été accusée d’influencer le choix politiques des individus en proposant du contenu ciblé lors de l’élection américaine de 2016. Bien que les réglementations se sont adaptées en Europe (RGPD), cette ère de la donnée, tous secteurs confondus, semble être une voie inépuisable pour de nouveaux scandales ou théories complotistes.
La diffusion s’accélère
Avec l’émergence des technologies de l’information et de la communication, la diffusion des complots s’est accélérée sur les réseaux sociaux. Ainsi, chaque théorie dispose d’un groupe sur Facebook, d’une communauté sur Reddit ou de trolls sur Twitter.
La limite majeure repose dans le concept des bulles d’information (ou bulle de filtres) qui enferment le lecteur dans un état « d’isolement intellectuel ». Ces théories, plutôt synonymes de moqueries et d’amusements, peuvent aussi révéler des difficultés pour certaines populations, notamment chez les plus jeunes. Il est donc essentiel de savoir identifier ces théories pour limiter leur développement. Le site https://www.gouvernement.fr/on-te-manipule s’y emploie.
Un impact anecdotique
Finalement, en tourisme, l’impact de ces théories reste très anecdotique (chemtrails, pyramides, etc.) mais elles peuvent alerter sur des réalités bien plus complexes (données utilisateurs, imposture climatique) qui demandent un effort de transparence pour éviter les mécanismes de paranoïa et de doutes immiscées par ces théories.
On aurait pu citer aussi — bien qu’ils ne semblent pas procéder d’un complot mondial — les fantômes des châteaux écossais et du paquebot Queen Mary, ou le monstre du Loch Ness, etc. qui, au moins, ont un impact positif sur la fréquentation touristique.
En conclusion, PagTour vous révèle en exclusivité la véritable origine du Covid-19 : ce virus a été créé par le diable en personne. C’est ce que nous a en tous cas affirmé un artiste peintre du Brabant wallon, qui écume les pèlerinages à la gloire de Marie, une Palestinienne restée vierge malgré plusieurs enfants et qui s’est envolée un 15 août d’une base de lancement située en Turquie en direction du ciel où elle devait rejoindre son fils aîné, qui l’y avait précédé après une première mort et une résurrection… (CB)
[Source : Tom.travel]