Le Musée royal de Mariemont, logé au sein du Domaine de Mariemont, et reconnu voici peu comme « Patrimoine préféré des Wallons », accueille, comme à son habitude, une exposition très originale intitulée « De lin & de laine, textiles égyptiens du 1er millénaire ».
On doit cette exposition, qui est une « première » en Belgique, à un partenariat de cette institution scientifique de la Fédération Wallonie Bruxelles avec la Fondation Roi Baudouin qui, en 2015, a confié au musée hennuyer une remarquable collection de tissus « coptes » (ou égyptiens) issue d’un don du couple de collectionneurs belges Maria Luise Fill et Robert Trevisiol. (photo ci-contre)
Ces fragments de textile, éléments vestimentaires ou encore tissus d’ameublement, nous sont parvenus dans un état de conservation assez exceptionnel, vu le fait que la plupart de ces étoffes étaient enfouies dans des tombes ou emballées autour de momies, elles-mêmes conservées dans des conditions sèches et arides propres au climat de L’Égypte.
Plus de 200 pièces
« Notre objectif avec ces textiles jamais montrés est d’aller à la rencontre, derrière ces étoffes ou fragments de tissu, des hommes et de leurs cultures, d’approcher le quotidien de ces Égyptiens entre, grosso modo, le 3ème et le 12ème siècle de notre ère » précise Arnaud Quertinmont, co-commissaire de cette exposition.
Ce sont plus de 210 pièces de textiles coptes qui sont ainsi et pour la première fois présentées au grand public, l’exposition étant complétée par d’autres pièces-phares de ces époques tirées des collections du Musée du Louvre ou des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles.
Lin et laine
Cette exposition permet aussi d’aborder, au départ des deux principales matières que son le lin et la laine, les techniques de fabrication de ces tissus, les colorations (teintures animale ou végétale) et même des indications sur les outils et métiers à tisser utilisés.
Sur le millénaire qui traverse au départ de l’Égypte les périodes gréco-romaine (après la défaite de Cléopâtre), byzantine, chrétienne et islamique, difficile d’identifier clairement, au départ d’un motif ou d’un autre, la référence par exemple à un vêtement religieux ou encore à un personnage historique.
En effet, ces motifs (une déesse, une tête d’animal,…) ont été repris au fil des siècles mais avec chaque fois des significations ou des attributions différentes !
Au départ de ces fragments de tissus , souvent très bien conservés, l’objectif de l’expo est aussi de tenter de reconstruire un vêtement ou un tissu d’ameublement (tenture) afin de mieux appréhender un milieu de vie au cours de cette très longue période.
Modernité des dessins et coloris
Collectionnés et recherchés depuis toujours, ces tissus dits coptes et leurs motifs sont très recherchés en Europe dès le tout début du 20ème siècle.
Ils inspirèrent de nombreux artistes comme Auguste Rodin ou encore Henri Matisse et aujourd’hui encore, des grandes maisons de mode, qu’elles soient italienne ou française, s’inspirent de certains dessins coptes ou encore essaient de retrouver la fraîcheur de leurs coloris.
Jusqu’au 26 mai prochain