Les taux d’intérêt sont proches de 0% et ils vont le rester encore pendant quelques années. C’est donc le retour de TINA. Mais qui est TINA exactement?
Les taux d’intérêt sont aujourd’hui proches de 0% et ils vont sans doute rester à ce niveau pendant encore plusieurs années. Rappelons que ce n’est pas par hasard que les taux d’intérêt ont été fixés artificiellement à quasi 0% juste après l’éclatement de la crise de 2008.
L’idée de la banque centrale européenne était qu’en fixant les taux d’intérêt autour de 0%, on allait permettre à l’économie de la zone euro de redémarrer. La mécanique devait être la suivante : avec des taux d’intérêt très bas, les États, qui se sont endettés pour nous sauver de la crise, peuvent rembourser la charge d’intérêt sans être asphyxiés.
Les entreprises peuvent investir sans avoir une charge d’emprunt trop élevée et les ménages peuvent consommer sans trop s’inquiéter. Et cette mécanique des taux d’intérêt très bas a plutôt bien fonctionné puisqu’on a évité la catastrophe.
Mais dix ans plus tard, les économistes se rendent compte que nous ne pouvons pas vivre sans des taux très bas. Il suffit de regarder le taux d’intérêt à 10 ans de l’Allemagne, c’est le taux de référence le plus analysé par les économistes pour la zone euro. Ce taux à 10 ans est, aujourd’hui, carrément… négatif : il est à -0,02% !
Cela veut dire quoi ?
Simplement que les marchés financiers estiment que la banque centrale européenne va maintenir ses taux à 0% pendant dix ans encore, soit jusqu’en 2030 ! Pourquoi ? Parce que l’économie de la zone euro reste fragile à cause des inquiétudes liées au Brexit, des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis.
Cette économie reste fragile car la croissance du reste du monde tourne aussi au ralenti, et que les entrepreneurs sont dans l’incertitude et donc restent le pied sur le frein en matière d’investissement.
Résultat : la banque centrale européenne, qui espérait que les taux d’intérêt allaient se normaliser, a clairement annoncé que ces taux vont rester bas pour quelque temps encore. Pour les États endettés, c’est une excellente nouvelle mais pour les épargnants, par contre, c’est une très mauvaise nouvelle car cela signifie que leurs livrets d’épargne vont rester à du 0,11% et qu’ils seront obligés d’aller en Bourse s’ils veulent trouver du rendement.
C’est pourquoi les américains disent que 2019 signe le retour de TINA. TINA, c’est l’acronyme de There Is No Alternative. Il n’y a pas d’alternative actuellement à la Bourse !
Bref, pour chercher du rendement, ce sera soit la diète avec les livrets d’épargne, soit les montagnes russes avec la Bourse ou alors, pour ceux qui peuvent se le permettre, cela sera l’immobilier. TINA va donc encore revenir pour le plaisir des uns et le malheur des autres.