Notre chroniqueur éco nous rappelle que nous vivons dans un paradis artificiel, celui des taux d’intérêt à 0% voire négatifs. Via l’exemple de la France, il montre le danger qui guette la Belgique, un danger en forme d’hernie. Non pas une hernie discale, mais une hernie financière !
Et si nous vivions sans le savoir dans un paradis artificiel ? La question mérite d’être posée car nous vivons dans un monde d’intérêt négatif. C’est du jamais vu dans l’histoire humaine.
Pour vous donner juste une idée, l’agence d’informations financières Bloomberg a calculé que le montant de la dette avec un taux d’intérêt négatif dans le monde a bondi à un record de 13.400 milliards de dollars. En clair, les dettes avec un rendement négatif représentent désormais 25% de l’univers total de la catégorie investissement. On voit d’ailleurs les effets néfastes de ces taux d’intérêt négatifs.
En France, comme vous le savez, le gouvernement d’Emmanuel Macron a totalement cédé sous la pression des gilets jaunes. Le résultat, c’est que les dépenses publiques ont augmenté de manière déraisonnable et les économies sont passées à la trappe.
Au final, le déficit public français a replongé. Merci qui ? Macron, bien entendu, mais surtout aux taux d’intérêt négatifs. Le moins qu’on puisse dire est que ces taux négatifs n’incitent pas à la rigueur. En effet, avec des taux négatifs, plus on emprunte et plus on gagne de l’argent.
Nous vivons dans un paradis artificiel à taux 0 ou négatif, un monde de dingues où les prêteurs paient pour avoir le droit d’acheter de la dette publique. C’est le monde à l’envers.
C’est le danger qui guette aussi notre Belgique. A quoi bon être rigoureux lorsqu’on est à la tête d’un gouvernement fédéral, si les investisseurs se bousculent pour acheter notre dette publique même lorsqu’elle « offre » un taux d’intérêt négatif ? Et donc, oui, ce paradis artificiel que sont les taux négatifs incitent les gouvernements à se sur-endetter plus que de raison.
Comme le faisait remarquer Le Figaro : Jouez hautbois, résonnez musette, sortons les lampions et faisons la fête, dépensons, empruntons, pourquoi se gêner, après tout, les créanciers en redemandent. Bref, nous vivons dans un paradis artificiel à taux 0 ou négatif, un monde de dingues où les prêteurs paient pour avoir le droit d’acheter de la dette publique belge, française, allemande ou suisse. C’est le monde à l’envers.
Or, comme le faisait remarquer Bruno Bertez de la lettre d’information financière La Chronique Agora, des taux à 0% ou négatifs, il faut les considérer non pas comme une aubaine, mais le signe que tout ne tourne pas rond, c’est un indicateur de stress du système financier, une sorte d’hernie – non pas discale – mais une hernie financière qui prouve que « cela va mal en profondeur, dans les caves, dans les soutes, dans la tuyauterie » pour reprendre l’expression de Bruno Bertez. Mais visiblement dans la haute finance, plus personne ne descend voir les caves aujourd’hui. Quel dommage.